Le président turc a appelé Vladimir Poutine, au lendemain de sa réélection, pour lui dire qu’il voulait « faire venir à la table des négociations » l’Ukraine et la Russie.
Sur le plan diplomatique, tout va bien entre Ankara et Moscou. Lundi, Recep Tayyip Erdogan a « félicité » son homologue russe Vladimir Poutine pour sa réélection la veille. Le président turc en a également profité pour de nouveau offrir sa médiation avec l’Ukraine.
Lors d’un appel téléphonique, « le président Erdogan a estimé que l’évolution positive des relations entre la Turquie et la Russie se poursuivrait et a déclaré que la Turquie était prête à jouer un rôle de facilitateur pour (la) faire venir à la table des négociations avec l’Ukraine », a indiqué la présidence turque.
La crainte d’une prolifération du conflit
« Cette guerre doit cesser », a renchéri de son côté le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan, interrogé sur la chaîne de télévision privée CNN Türk lundi soir. « Des deux côtés des dizaines de milliers de mères enterrent leurs enfants et ça continue. Les deux parties n’ont que trop à perdre et rien à gagner » a-t-il insisté en disant redouter « un risque de prolifération » du conflit dans la région. Parler de « troupes européennes, de menace nucléaire, tout cela est dangereux ».
« La Turquie est l’un des rares pays au sein de l’Otan à réclamer la paix. Notre président réclame la paix », a-t-il rappelé et, ce faisant, « apporte un peu de lumière à un environnement bien sombre ».
Ankara veille à maintenir des relations aussi bien avec Kiev qu’avec Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine et a, à plusieurs reprises, offert ses bons offices pour une sortie négociée du conflit entre les deux pays, riverains comme la Turquie de la mer noire. Erdogan avait ainsi reçu au début du mois le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Istanbul. Il s’était préparé à accueillir le président Poutine le 9 février, avant que ce dernier n’annule son déplacement.