Alors que la Cisjordanie occupée est frappée deux fois en 24 heures par les forces israéliennes, le Canada a confirmé dans la nuit qu’il arrêtait de fournir des armes à Israël et les États-Unis annoncent qu’ils vont déposer un projet de résolution pour un cessez-le-feu à l’Onu.
L’attaque lancée par les commandos du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre a entraîné, du côté israélien, la mort d’au moins 1 160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse établi à partir de sources officielles israéliennes.
En représailles, Israël a lancé une offensive militaire qui a fait près de 32 000 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
On revient ce matin sur les faits marquants concernant le conflit repérés durant la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 février 2024.
Un projet de résolution à l’Onu porté par les États-Unis
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les États-Unis ont présenté un projet de résolution devant le Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un « cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages » dans la bande de Gaza, dans une interview à un média saoudien repérée par l’Agence France-Presse.
« Nous avons en fait soumis une résolution qui est à présent devant le Conseil de sécurité qui appelle à un cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages et nous espérons vivement que les pays la soutiendront », a-t-il dit ce mercredi soir au média saoudien Al Hadath, en marge d’une visite dans le royaume consacrée à la guerre entre Israël et le Hamas.
Il a ajouté espérer que cette initiative envoie un « signal fort ». Les États-Unis ont mis leur veto à plusieurs résolutions appelant à des cessez-le-feu immédiats dans la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
Deux morts dans une frappe aérienne en Cisjordanie
Deux Palestiniens, soupçonnés par l’armée israélienne de « menacer » ses soldats, ont été tués par une frappe aérienne près de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, a annoncé tôt ce jeudi le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, relayé par l’Agence France-Presse.
L’armée israélienne a annoncé peu après minuit heure locale mener une opération dans le camp de réfugiés palestiniens de Nour Shams, qui jouxte la ville de Tulkarem, dans le nord-ouest de la Cisjordanie occupée. « Au cours de l’opération, un aéronef a frappé deux terroristes qui présentaient une menace pour nos forces », a indiqué l’armée israélienne dans un bref message.
Dans la foulée, le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, qui siège en Cisjordanie occupée, a confirmé deux morts par des tirs israéliens dans le camp de Nour Shams et dont les dépouilles ont été transférées dans un hôpital de Tulkarem.
Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes, dont des jeunes armés de fusils automatiques et tirant des rafales en l’air, ont participé aux funérailles des trois hommes dans le camp de réfugiés adjacent à la ville, selon des journalistes de l’Agence France-Presse.
Trois morts dans une autre frappe à Jénine
Un commandant local de la branche armée du Jihad islamique ont aussi été tués ce jeudi après-midi par une autre frappe israélienne sur une voiture à Jénine, toujours en Cisjordanie occupée, dans laquelle ont également péri deux autres Palestiniens accusés par Israël de préparer des attentats.
Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes, dont des jeunes armés de fusils automatiques et tirant des rafales en l’air, ont participé aux funérailles des trois hommes dans le camp de réfugiés de la ville, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Selon un communiqué de l’armée israélienne, un « aéronef a frappé deux importants exécutants du Jihad islamique à bord d’un véhicule ».
L’un deux, Ahmed Barakat, accusé d’une attaque meurtrière contre un Israélien habitant une colonie proche de Jénine en mai 2023, « a été éliminé », et deux autres hommes qui planifiaient des « attaques terroristes » contre Israël « ont aussi été frappés », ajoute l’armée.
Jénine, où se trouve l’un des camps de réfugiés les plus peuplés et pauvres des territoires palestiniens, est un bastion de groupes engagés dans la lutte armée contre Israël. Les violences se sont intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, depuis le début de la guerre.
Le Canada cesse ses exportations d’armes vers Israël
Le Canada va cesser d’envoyer des armes vers Israël a confirmé ce mercredi la ministre canadienne des Affaires étrangères relayée par l’Agence France-Presse, provoquant la colère de responsables israéliens.
Depuis le début du conflit, les licences de vente d’armées accordées par le Canada à Israël concernaient uniquement l’exportation d’équipements non létaux, comme des outils de communication, avaient précédemment indiqué les autorités. « Il n’y a pas de licences ouvertes pour les exportations de produits létaux vers Israël », a réaffirmé mercredi le bureau de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly.
« Nous sommes dans une situation où la réalité sur le terrain ne nous permet plus » d’exporter des armes, avait justifié mardi soir une source gouvernementale à l’Agence France-Presse. Le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz a qualifié de « malheureuse » la décision canadienne qui, selon lui, « sape le droit d’Israël de se défendre ». « L’histoire jugera durement cette décision du gouvernement canadien », a-t-il asséné dans un bref communiqué.
Ottawa a exporté plus de 21 millions de dollars canadiens de matériel militaire vers Israël en 2022 et 26 millions en 2021, plaçant ainsi Israël parmi les 10 principales destinations des exportations d’armes canadiennes, selon des données du gouvernement.
Aux États-Unis, le sénateur indépendant Bernie Sanders a salué sur X (ex-Twitter) la décision du Canada, et appelé les États-Unis à ne plus « fournir un sou de plus à la machine de guerre de (Benjamin) Netanyahou », le chef du gouvernement israélien.