Cette option fait suite au tir d’un missile de croisière russe ayant pénétré l’espace aérien polonais, dans la nuit de dimanche, avant d’atteindre sa cible en Ukraine.
Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères a déclaré mardi que l’Otan envisageait la possibilité d’abattre les missiles russes qui s’approcheraient trop des frontières de l’Alliance atlantique, deux jours après que la Pologne a signalé une violation de son espace aérien. Varsovie avait indiqué dimanche qu’un missile de croisière russe tiré pendant la nuit vers des villes de l’ouest de l’Ukraine avait pénétré l’espace aérien polonais pendant 39 secondes.
Le ministre polonais de la Défense a assuré que la Pologne avait activé tous ses systèmes antiaériens et que le missile aurait été abattu s’il y avait eu la moindre indication qu’il se dirigeait vers une cible en territoire polonais.
Mardi, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Andrzej Szejna a affirmé à la radio locale RMF24 que «divers concepts sont à l’analyse au sein de l’Otan» depuis cet incident, «y compris le fait d’abattre ces missiles quand ils sont très proches des frontières de l’Otan», dont la Pologne est membre. «Mais cela ne pourrait se faire qu’avec l’accord de la partie ukrainienne et en prenant en compte les conséquences internationales», a ajouté M. Szejna.
L’Otan a «considérablement augmenté sa vigilance»
Varsovie a déploré lundi que l’ambassadeur de Russie en Pologne ait ignoré une convocation officielle au ministère des Affaires étrangères polonais suite à l’incident du missile. La Pologne a ensuite indiqué que le ministre des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski avait discuté du sujet avec le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.
Durant l’entretien téléphonique, M. Stoltenberg «a rappelé que l’Otan avait considérablement augmenté sa vigilance et renforcé ses positions sur le flanc Est de l’Alliance, notamment en Pologne», a indiqué mardi un haut responsable de l’Otan.
La Pologne avait déjà signalé fin décembre qu’un missile russe avait pénétré dans son esoace aérien avant de le quitter quelques minutes après, en direction de l’Ukraine. Un an plus tôt, en décembre 2022, un autre missile de croisière russe KH-55, capable de transporter des têtes nucléaires, était tombé en Pologne, mais ses restes n’avaient été retrouvés qu’en avril 2023 par un passant dans une forêt près de Bydgoszcz, dans le Nord, à environ 500 km de la frontière orientale du pays. Et en novembre 2022, deux personnes avaient été tuées lorsqu’un missile antiaérien ukrainien était tombé sur le village polonais de Przewodow, proche de la frontière ukrainienne.