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Guerre entre Israël et Hamas : le mouvement palestinien dit étudier un projet de trêve dans la bande de Gaza, comprenant la libération de dizaines d’otages

Le mouvement palestinien a déclaré qu’il « informera[it] les médiateurs de sa réponse », tout en précisant que les Israéliens « n’avaient répondu à aucune » de leurs demandes.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé, mardi 9 avril, étudier un projet de trêve dans les combats et les raids aériens à Gaza, assorti de la libération de dizaines d’otages israéliens, en dépit du rejet de certaines de ses demandes.

Six mois après le début de la guerre, les pays médiateurs que sont le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis ont mis sur la table une proposition en trois étapes, dont la première prévoit une trêve de six semaines, a expliqué une source au sein du Hamas. Disant « apprécier » les efforts des médiateurs et « souhaiter » un accord, le mouvement a dit, mardi, dans un communiqué, que les Israéliens « n’avaient répondu à aucune » de leurs demandes, sans plus de détails.

« Malgré cela, la direction du mouvement étudie la proposition (…) et informera les médiateurs de sa réponse », a ajouté le Hamas, à l’heure où les Palestiniens se préparent à l’Aïd-el-Fitr pour mercredi, célébrations marquant la fin du mois du ramadan.

Libération d’otages et acheminement d’aide humanitaire

Outre un cessez-le-feu de six semaines, la proposition prévoit aussi, dans un premier temps, la libération de quarante-deux otages israéliens en échange de huit cents à neuf cents Palestiniens détenus en Israël, l’entrée de quatre cents à cinq cents camions d’aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon la source au sein du Hamas.

Le Hamas exige un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de l’ensemble de Gaza et l’acheminement de plus d’aide pour la population locale, menacée de famine, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).

Sans souscrire à un cessez-le-feu définitif ni à un retrait de l’ensemble du territoire, Israël a retiré, dimanche, ses troupes de Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, épicentre de combats ces dernières semaines, et a annoncé l’entrée, lundi, de 419 camions d’aide, le nombre le plus élevé depuis le début de la guerre.

Son ministre de la défense, Yoav Gallant, a jugé « le moment opportun » pour conclure une trêve, ce qui n’a toutefois pas empêché les frappes aériennes de se poursuivre dans la nuit de lundi à mardi, le Hamas dénonçant notamment une frappe meurtrière dans le centre du territoire.

Interrogé par la BBC, le porte-parole du ministère des affaires étrangères qatari, Majed Al-Ansari, s’est dit plus « optimiste » qu’il y a quelques jours, ajoutant toutefois que les négociations étaient loin d’être dans leur dernière « ligne droite ».

Benyamin Nétanyahou annonce une offensive à Rafah

Le président français, Emmanuel Macron, le chef de l’Etat égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et le roi de Jordanie, Abdallah II, ont appelé à un cessez-le-feu « immédiat » et « permanent » ainsi qu’à la libération de « tous les otages » à Gaza  dans une tribune parue dans quatre journaux internationaux, dont Le Monde.

Si les pourparlers de trêve se poursuivent, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dit tenir malgré tout à une offensive à Rafah, dernier bastion selon lui du Hamas dans la bande de Gaza. « Cela se fera – il y a une date », a-t-il déclaré dans un message vidéo, sans toutefois préciser le moment. M. Nétanyahou s’oppose à un cessez-le-feu définitif, affirmant plutôt que l’armée israélienne doit « anéantir » les capacités militaires du Hamas avant d’envisager la fin de son opération.

Presque immédiatement après cette annonce de M. Nétanyahou, les Etats-Unis ont réaffirmé leur opposition à cette opération à Rafah, ville frontalière de l’Egypte où s’entassent, dans des conditions très précaires, près de un million et demi de Palestiniens, en majorité déplacés par le conflit. « Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous pensions qu’une invasion militaire massive de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste sur les civils et qu’elle nuirait en fin de compte à la sécurité d’Israël », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.