Le Premier ministre israélien assure qu’une victoire contre le Hamas « exige » une attaque sur la ville de Rafah, considérée par l’État hébreu comme l’un des derniers bastions du mouvement islamiste dans l’enclave palestinienne. Mais l’Occident, les Etats-Unis en tête, mais aussi Emmanuel Macron, tente de l’en dissuader.
Malgré le retrait des troupes du Sud de la bande de Gaza, Israël ne semble pas renoncer à lancer l’assaut sur Rafah. Le Premier ministre israélien a déclaré lundi qu’une date avait été fixée pour une offensive sur cette ville qui, selon Israël, est l’un des derniers bastions du Hamas dans la bande de Gaza.
La victoire sur le mouvement islamiste palestinien « exige l’entrée dans Rafah et l’élimination des bataillons terroristes qui s’y trouvent. Cela se fera – il y a une date », a assuré Benyamin Netanyahou dans une déclaration vidéo.
Israël se dit depuis plusieurs semaines déterminé à engager une offensive terrestre à Rafah malgré les mises en garde de nombreuses capitales étrangères qui craignent pour la sécurité des plus de 1,5 million de Gazaouis avant trouvé r=efuge dans cette zone à l’extrême sud de la bande Gaza près de la frontière fermée avec l’Égypte.
Plusieurs responsables israéliens ont réaffirmé ce projet d’assaut depuis l’annonce dimanche du retrait des troupes israéliennes de Khan Younès, une autre ville du sud du territoire côtier livrée aux combats depuis plusieurs mois.
Des critiques contre ce potentiel assaut
« Nous ne sommes pas favorables à une opération terrestre d’envergure à Rafah, a rappelé John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche. Nous ne voyons pas de signes indiquant qu’une telle opération est imminente ou que ces troupes sont repositionnées en vue d’une telle opération. » « Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous pensions qu’une invasion militaire massive de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste sur ces civils et qu’elle nuirait en fin de compte à la sécurité d’Israël », a appuyé lundi le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Les présidents français Emmanuel Macron, égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi de Jordanie Abdallah II ont appelé lundi à un cessez-le-feu « immédiat » et une libération de « tous les otages » à Gaza et mis en garde Israël contre les « conséquences dangereuses » d’une offensive à Rafah. « La guerre à Gaza et les souffrances humaines catastrophiques qu’elle entraîne doivent cesser immédiatement », écrivent-ils dans une tribune parue dans quatre quotidiens dont Le Monde. Une offensive à Rafah « ne fera qu’accroître les pertes humaines et les souffrances, aggraver le risque et les conséquences d’un déplacement forcé massif de la population de Gaza et entraîner une menace d’escalade dans la région », ajoutent-ils.
Des nouvelles négociations
Parallèlement,de nouvelles négociations indirectes en vues d’une trêve sont en cours cette semaine entre Israël et le Hamas dont des responsables ont rencontré au Caire des médiateurs de l’Égypte, des États-Unis et du Qatar. La perspective d’un cessez-le-feu met sous pression Benyamin Netanyahou dont les alliés de coalition mettent en garde contre des concessions trop importantes dans la guerre contre le Hamas.
Le mouvement islamiste palestinien examine une proposition en trois étapes remise par les pays médiateurs, dont la première prévoit un cessez-le-feu de six semaines, a indiqué samedi soir une source au sein du Hamas.
« Si le Premier ministre décide de mettre fin à la guerre sans attaquer Rafah afin de vaincre le Hamas, il n’aura pas de mandat pour continuer à servir en tant que Premier ministre », a prévenu lundi le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir, du parti d’extrême droite Force juive.