Après 72 heures d’attente qui ont débouché sur la formation d’un gouvernement de 25 membres et 5 secrétaires d’Etat, Sonko I du nom de l’attelage gouvernemental mis sur pied sous le pilotage de Ousmane Sonko va entrer dans le vif du sujet à l’issue du Conseil des ministres prévu, ce mercredi, à la salle des Banquets du Palais de la République. Entre formations des cabinets et autres promotions dans les différentes directions nationales, les choses devraient s’accélérer pour la matérialisation du projet du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye intitulé «Pour un Sénégal souverain, juste et prospère».
Au travail ! Après le Conseil des ministres dit de prise de contact qui s’est déroulé le 9 avril dernier, le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et les membres du gouvernement vont se retrouver, ce matin, à la salle des Banquets du Palais de la République pour rentrer dans le vif du projet «pour un Sénégal souverain, juste et prospère» que le candidat à la présidentielle avait annoncé aux Sénégalais. Déjà imprégnés des dossiers lors des passations de service qui se sont déroulées toute la semaine dernière, les membres de Sonko I devraient former leur cabinet et entamer le travail.
L’urgence est sans nul doute le coût élevé de la vie. La simple rumeur de la diminution de la baguette de pain, la semaine dernière, devenue virale dans les réseaux témoigne des difficultés auxquelles les Sénégalais sont confrontés. Tenaillés entre la dépense quotidienne que plusieurs chefs de famille n’arrivent plus à assurer et le coût exorbitant du loyer, ils sont nombreux à croire que le projet du Pastef devrait sortir le Sénégal de l’ornière. C’est dire que le régime de Bassirou Diomaye Faye n’aura pas d’état de grâce, encore moins de répit. Il doit aller vite et bien, fixer le cap et dérouler son programme. D’où l’importance de la réunion de ce mercredi qui doit matérialiser la vision qui prône, selon lui, «la nécessité de trouver de nouvelles voies de développement économique et social du Sénégal» en se fondant sur les valeurs que sont : le patriotisme, le travail, l’éthique et la fraternité. Tout un programme qui entend trancher d’avec le Plan Sénégal Emergeant (PSE) qui aurait surendetté le pays.
Pour rappel, le projet de Diomaye-Président s’articule autour de cinq axes englobant quinze orientations. Dans le premier axe qui s’occupe du renouveau institutionnel et d’un engagement africain, il propose des réformes majeures partant de l’instauration d’un «pouvoir exécutif responsable et la réduction des prérogatives proéminentes du président de la République». Deuxièmement, l’inauguration du poste de vice-président qui sera élu en tandem avec le président de la République et la suppression du poste de Premier ministre. Un point qui est relégué à une date ultérieure voire à la prochaine Présidentielle puisque Ousmane Sonko est déjà nommé Chef du gouvernement.
Le Président Diomaye Faye a aussi promis d’engager «une véritable intégration sous régionale et africaine». D’où certainement le nouvel intitulé du département de Yacine Fall qui relègue les Affaires étrangères à la deuxième place avec une «initiative de réforme de la Cédéao à travers le renforcement du Parlement de la communauté de la Cour de justice de la Communauté et une atténuation de la prépondérance de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement». Sans occulter la séparation de l’exécutif du pouvoir judiciaire, dans la réforme de la justice, la reddition des comptes sans verser dans la chasse aux sorcières. Last but not least, l’objectif est de doter le Sénégal d’une économie performante et résiliente sous-tendue par une gestion transparente des finances publiques en s’appuyant sur «un modèle économique endogène d’industrialisation par substitutions aux importations», comme le nouveau président l’a soutenu dans son programme.