L’affaire du déclassement de la bande des filaos de Guédiawaye, inscrite au rôle de l’audience de la Cour Suprême d’hier, jeudi 15 avril 2024, a été renvoyée à une date ultérieure pour instruire le dossier. Une décision saluée par Action justice environnementale (AJE), auteure de la plainte contre l’Etat du Sénégal.
Le procès sur le déclassement de la bande des filaos de Guédiawaye a été reporté à une date ultérieure, pour instruction du dossier. Ainsi en a décidé la Cour Suprême à son audience d’hier, jeudi 25 avril 2024. Le Directeur exécutif d’Action justice environnementale (AJE), Mamadou Lamine Diagne, s’en réjoui. «Cela augure un bon espoir dans la mesure où c’est notre deuxième recours. A la première fois, le juge avait statué et vidé l’affaire le même jour. Aujourd’hui, c’est le deuxième renvoi et il a décidé de retirer l’affaire pour l’instruire, ce qui veut dire, peut-être, qu’il a compris maintenant le message des environnementalistes et il va commanditer des expertises pour mieux comprendre ce que nous réclamons», estime-t-il.
Le Directeur exécutif d’AJE trouve, en outre, «qu’il est hors de question qu’un décret présidentiel déclasse cette bande des filaos en une zone urbanisée». Lamine Diagne juge que «le déclassement de l’ensemble de la bande des filaos signe la mise à mort d’un écosystème très fragile qui protège tout Dakar contre l’avancée de la mer et les changements climatiques». AJE entend poursuivre le combat puisque plus de 1000 ha ont été déclassé dans cette bande des filaos qui constitue, selon elle, un réservoir de biodiversité où 15000 Sénégalais mènent des activités génératrices de revenus.
Selon l’écologiste Mbacké Seck, un pas important a été franchi dans le dossier, suite à la plainte de l’AJE. Pour lui, «le Sénégal doit matérialiser toutes les dispositions relatives à l’environnement dans la Constitution et les différentes conventions qu’il a ratifiées». L’écologiste trouve que «déclassifier la bande des filaos, c’est rendre la presqu’île du Cap Vert plus vulnérable aux changements climatiques et à l’érosion côtière».
Ce procès sur le déclassement de la bande des filaos, un parmi les quatre affaires sur la table des juges de la Cour Suprême, atteste de l’épineuse question des conflits fonciers. En effet, la Cour Suprême a prononcé l’annulation d’actes d’attribution de terrains à des tiers par la municipalité de la commune de Bambilor. Un dossier similaire, dans la commune de Ngathie Nawdé, fera l’objet d’une instruction, conforment à la requête de la haute juridiction.
Pour rappel, les conflits fonciers constituent les affaires les plus traitées par la Cour Suprême. Ils ont constitué d’ailleurs le thème de l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux en 2022.
source:sudQuotidien