Au Sénégal, le taux d’utilisation des services financiers est en nette croissance tout comme celui des arnaqueurs. En réponse à cela, Wave Sénégal entend déployer le dispositif de sensibilisation pour réduire sensiblement le ratio du taux de fraude et d’arnaque.
L’essor fulgurant du mobile money au Sénégal semble rimer avec l’ampleur de l’escroquerie financière. Pour s’en convaincre ; « le taux global d’utilisation des services financiers, non corrigé de la multibancarité est de 40,9% en 2012 à 93,5% en 2022 », selon le tableau de bord de l’inclusion financière dans l’Uemoa au titre de l’année 2022. Ce pourcentage d’utilisation des services financiers corroboré au nombre de plaintes reçues par la Division de lutte contre la cybercriminalité de la police nationale depuis sa création en 2017, est passé de « 212 plaintes à 5600 en 2024 », a fait savoir le commissaire Aly Kandé, chef de la division spéciale cybercriminalité jeudi dernier, à Dakar, lors de la conférence nationale sur le programme de valorisation de l’expérience utilisateur à travers le partenariat et la communication,
Coura Tine Sène, la directrice régionale de la start-up américaine pour la zone Uemoa citant le rapport du Gsma sur la volumétrie transactionnelle dira : « L’Afrique de l’ouest a enregistré 290 millions de comptes de monnaie électronique actifs sur 30 jours entre 2018 et 2023 : c’est le plus grand nombre enregistré à travers le monde. Seul le mobile money contribue à hauteur en moyenne de 8 pour cent du produit intérieur brut (PIB) en Afrique subsaharienne, soit environ 140 milliards de dollars américains ».
Appuyant son argumentaire, elle dira que le dynamisme de l’industrie du paiement mobile semble être l’un des seuls sous-secteurs en constante progression, et ce, en dépit des chocs qui ont ralenti la relance au niveau des autres secteurs moteurs de la croissance économique.
Revenant sur le facteur sécurité, elle fait savoir qu’en vue d’accroître le facteur confiance des usagers des services financiers numériques, sa direction générale, à travers un accord de partenariat avec la Police nationale et les forces de sécurité, entend optimiser la coopération avec la mise en place d’un protocole de veille, d’alerte et de réponse rapide pour la conduite des enquêtes face aux nouvelles tendances en matière de cybercriminalité, à savoir les transactions illicites, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.