Les bateaux européens sont toujours présents dans les eaux marines sénégalaises, contrairement aux spéculations selon lesquelles les accords de pêche ont été suspendus par les nouvelles autorités. L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Sénégal, Jean Marc Pisani, a précisé, lors d’une conférence de presse avant-hier, mercredi 8 mai 2024, que ces accords sont valables jusqu’en novembre prochain.
Pour marquer la Journée de l’Europe, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Sénégal, entouré de quinze autres ambassadeurs dont les pays qui ont des représentations diplomatiques à Dakar, a fait face à la presse, avant-hier, mercredi 8 mai 2024. Plusieurs points ont été abordés dont les accords de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne et qui, selon certaines rumeurs, ont été suspendus par les autorités nouvellement élus à la tête de la République. Il n’en est rien. «Cet accord de pêche durable est d’application. Il est en vigueur jusqu’en novembre de cette année», a dit Jean Marc Pisani. Pour lui, sur «la question de la pêche et des accords», «il y a beaucoup de perceptions qui sont différentes». Et, poursuit-il, «l’Union européenne n’a rien à cacher» car, l’accord de partenariat de pêche qu’il a qualifié de «durable» est «public, transparente et disponible». Selon toujours Jean Marc Pisani, «l’accord de pêche est encadré par des scientifiques européens et sénégalais. Ils font l’évaluation des ressources qui sont disponibles, sachant que les bateaux européens ne sont autorisés qu’à pêcher les stocks qui sont excédentaires». Ensuite, ajoute-t-il, «les bateaux européens ne pêchent que deux types de poissons : le thon et le merlu noir qui sont des poissons que ne pèchent pas les pêcheurs sénégalais».
Légitimant les accords, le chef de la Délégation de l’UE au Sénégal ajoute que «sur le pourcentage de pêche : les pêcheurs européens pêchent 3000 tonnes par an. Ils sont autorisés à pêcher un quota de 10 mille tonnes, au titre de l’accord de pêche. Ils en pêchent 3 mille et la totalité des prises au Sénégal est de 400 mille tonnes par an». Jean Marc Pisani souligne, par ailleurs, que «l’accord de pêche entre l’UE et le Sénégal représente moins 1% de la pêche au Sénégal».
En échange de ces accords de pêche, «l’Union européenne paye une redevance à la fois pour les licences de pêche mais aussi pour pouvoir, encourager la politique sectorielle de la pêche», selon toujours Jean Marc Pisani. Le montant de cette redevance se chiffre à 900 mille euros par an ; soit plus de 590,3 millions de FCFA par an. « Au total, l’Union européenne paye à l’Etat du Sénégal chaque année environ 1 million 700 mille euros en échange de cette pêche», estime l’ambassadeur de l’UE. Ce qui représente environ plus de 1 milliard 115 millions de FCFA. «Sur les accords de pêche, l’Union européenne en a 14», a révélé le diplomate européen.
Pour Jean Marc Pisani, l’accord de pêche bénéficie à l’économie sénégalaise puisque, dit-il, «la plupart des prises sont transformées au Sénégal. L’essentiel des thons pêchés est transformé à Dakar, par des usines». Sur ces accords de pêche, l’UE dit être prête à jouer la carte de la transparence. «Nous sommes disposés à comparer nos éléments pour pouvoir en discuter avec la partie sénégalaise. On n’a rien à cacher, on est prêt à en discuter. C’est le seul accord public. Nous sommes prêts à dialoguer n’importe quand avec le Gouvernement, de manière transparente», a assuré Jean Marc Pisani.
source:sudQuotidien