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Guerre en Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky s’attend à une vaste offensive russe, 10.000 évacués à Kharkiv

Selon le leader ukrainien, l’assaut russe mené actuellement à Kharkiv s’inscrit dans une offensive plus large touchant l’Est et le Nord du pays.

a crainte d’une pression accrue de l’ennemie. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, juge vendredi dans un entretien accordé à l’AFP que le nouvel assaut russe contre la région de Kharkiv pourrait être la première vague d’une offensive plus large touchant l’Est et le Nord. Lestroupes russes « ont lancé leur opération, elle peut être constituée de plusieurs vagues. Et ça c’est leur première vague. Mais la situation est sous contrôle après cette première vague », assure-t-il.

« Ils sont à 5-10 km maximum de la frontière, on les a stoppés (…) je ne dirai pas que c’est un grand succès (russe), mais on doit être sobre et admettre que ce sont eux, pas nous, qui s’enfoncent dans notre territoire. C’est leur avantage », constate-t-il.

« Ils ne vont pas mourir par millions pour l’avoir »

La Russie veut attaquer la ville de Kharkiv, deuxième ville du pays, à seulement quelques dizaines de kilomètres du front, a estimé le président. Il a toutefois assuré que la bataille pour la cité, s’il y avait, serait rude pour l’armée russe. « Ils le veulent, ils veulent attaquer, mais ils comprennent que c’est très difficile ». « S’ils sentent une faiblesse dans cette direction, ils pousseront », mais si les troupes ukrainiennes arrivent à arrêter celles de la Russie, elle renoncera. « Ils ne vont pas mourir par millions, selon moi, pour avoir Kharkiv ».

Moscou avait déjà échoué à la prendre en 2022 et Vladimir Poutine a affirmé vendredi ne pas avoir l’intention de l’attaquer « pour l’instant ». En attendant, près de dix mille personnes ont été contraintes de quitter leur habitation dans la région. « Au total, 9.907 personnes ont été évacuées », a ainsi déclaré le gouverneur Oleg Synegoubov, plus d’une semaine après le lancement de l’assaut russe.

La volonté de frapper la Russie chez elle

Il s’agit désormais pour l’Ukraine et ses alliés occidentaux de faire preuve de résilience, a insisté pour sa part le président Zelensky dans son entretien, réclamant deux systèmes antiaériens Patriot pour défendre le ciel de la région et les soldats ukrainiens qui la protègent. Au total, l’Ukraine n’a qu’un quart des systèmes de défense antiaérienne dont elle a besoin et nécessite au total 120 à 130 avions de combat F16 pour mettre fin à la domination de la Russie dans les airs, a déclaré le chef de l’Etat.

Zelensky a aussi fustigé ses alliés qui lui interdisent d’utiliser les armes occidentales pour frapper le territoire russe, de crainte que ça ne pousse le Kremlin à une escalade. « Ils peuvent nous frapper depuis leur territoire, c’est le plus grand avantage dont la Russie dispose, et nous ne pouvons rien faire à leurs systèmes (d’armements) situés sur le territoire russe avec les armes occidentales. Nous n’en avons pas le droit », a-t-il dénoncé.

« Nous voulons une paix juste »

S’agissant de pourparlers avant la conférence sur l’Ukraine prévue mi-juin en Suisse, le président Zelensky a appelé l’Occident à ne pas seulement vouloir mettre fin à la guerre avec la Russie, mais à chercher une « paix juste » pour son pays. « Nous voulons que la guerre se termine par une paix juste pour nous », a-t-il dit, « et l’Occident veut juste que la guerre s’arrête, aussi vite que possible ».

« Personne ne va abandonner (le combat en Ukraine). Je suis sûr que, quelles que soient les difficultés rencontrées et les percées réalisées, il n’y aura toujours pas de percée globale », a soutenu le chef de l’Etat.