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Etats-Unis. Présidentielle 2024 : En campagne pour sa réélection, Joe Biden lâche ses coups contre la presse

L’équipe de campagne de Joe Biden reproche notamment aux médias de sous-estimer le danger que représente Donald Trump pour la démocratie.

La campagne présidentielle américaine tourne au vinaigre entre Joe Biden et les journalistes. Le président démocrate, qui affrontera son prédécesseur républicain Donald Trump en novembre, multiplie actuellement les remarques acides envers la presse.

« J’ai prié pour vous tous. Vous avez besoin d’aide ! », a-t-il ainsi lancé récemment, au sortir de l’église, à un reporter qui lui demandait simplement comment il avait passé la journée.

« Vous ne tenez jamais parole »

Jeudi, lors d’une conférence de presse avec le président kényan William Ruto, le démocrate de 81 ans a râlé : « Vous (sous-entendu : les journalistes) ne tenez jamais parole. » Un reporter l’interrogeait à la fois sur la situation en Haïti et sur la guerre à Gaza. Or le président américain n’avait prévu de répondre qu’à « une question. » Il a pourtant fini par s’exprimer brièvement sur la situation au Moyen-Orient.

Son équipe reproche aux médias de sous-estimer le danger que représente Donald Trump pour la démocratie, et de s’intéresser plus à l’âge de Joe Biden qu’à son bilan économique, jugé relativement bon.

Surtout, loin de s’en prendre seulement aux médias conservateurs, le camp Biden a développé une hostilité particulière pour le New York Times, un quotidien pourtant considéré comme étant de centre-gauche. « Qui ferme les yeux sur les mensonges de Donald Trump ? Le New York Times ! », a tempêté un porte-parole de campagne de Joe Biden, après que le grand quotidien eut démonté, en février, certaines affirmations du président sur l’économie.

Biden garde désormais ses distances

L’actuel locataire de la Maison-Blanche n’a cependant jamais attaqué la presse avec la même violence que Donald Trump. Mais alors que le magnat de 77 ans s’approche du moindre micro tendu, Joe Biden garde ses distances. Il fait ainsi très peu de grandes conférences de presse, rarement des interviews, jamais d’échanges informels pendant un long voyage en avion.

Jusque récemment, il lui arrivait de répondre à deux ou trois questions avant d’embarquer dans son hélicoptère, au départ de la Maison-Blanche. Désormais, au lieu de marcher seul vers l’appareil, il s’entoure d’un groupe de conseillers faisant écran entre lui et les journalistes. Cela empêche les questions et dissimule aux objectifs sa démarche devenue très précautionneuse.

Sa mauvaise humeur coïncide en outre avec des sondages pas très encourageants. D’un côté, le président conteste la solidité des enquêtes d’opinion. De l’autre, il décortique ces mêmes sondages en quête de signaux favorables. « La presse n’en parle pas mais la dynamique est clairement en notre faveur », répète-t-il à ses partisans.

Bien ou mal placée, cette frustration contre les médias traditionnels ne doit pas faire oublier que ces derniers ont de moins en moins d’influence sur les électeurs. Selon un sondage en décembre de l’université du Maryland et publié par le Washington Post, les Américains s’informent d’abord à 14 % par d’autres sources que la télévision, la radio ou les journaux.