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Gaza : l’Algérie va présenter une résolution au conseil de sécurité de l’ONU « pour arrêter le massacre à Rafah »

Ce projet de résolution exige l’arrêt de l’offensive israélienne à Rafah et un cessez-le-feu « immédiat ».

À l’issue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, mardi après-midi à New York, l’ambassadeur algérien à l’ONU Amar Bendjama a annoncé que son pays allait faire circuler auprès des autres membres du Conseil un « texte court, un texte clair, pour arrêter le massacre à Rafah ». Ce projet de résolution exige l’arrêt de l’offensive israélienne à Rafah et un cessez-le-feu « immédiat ».

Ce projet de résolution s’appuie aussi sur les récentes décisions de la Cour internationale de justice en décidant « qu’Israël, puissante occupante, doit arrêter immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah ».

Ce texte demande aussi que ce « cessez-le-feu immédiat » soit respecté par toutes les parties » et exige « la libération sans condition de tous les otages ».

L’Algérie avait réclamé lundi la réunion d’urgence du Conseil, au lendemain d’une frappe israélienne nocturne à Rafah qui a mis le feu à des tentes occupées par des Palestiniens dans un camp de déplacés, faisant 45 morts et 249 blessés selon le ministère de la Santé à Gaza.

« Il est grand temps que ce Conseil agisse »

Depuis, la Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mardi la mort de 21 personnes dans une autre frappe israélienne sur un camp de déplacés dans le sud du territoire palestinien.

L’ambassadeur algérien n’a pas précisé quand il espérait pouvoir mettre au vote le projet de résolution. « Nous espérons que ça pourra être fait aussi vite que possible parce que des vies sont en jeu », a commenté l’ambassadeur chinois Fu Cong, espérant un vote dès cette semaine. Même tonalité du côté Français. « Il est grand temps que ce Conseil agisse et adopte une nouvelle résolution  », a plaidé l’ambassadeur français Nicolas de Rivière, mettant lui aussi en avant une « question de vie ou de mort  ».

Reste que depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et le début de l’intervention d’Israël dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité peine à parler d’une seule voix. Après deux résolutions principalement centrées sur l’aide humanitaire, il avait finalement exigé fin mars un « cessez-le-feu immédiat ». Cette fois-ci, les États-Unis, alliés d’Israël, s’étaient abstenus contrairement aux blocages lors des précédentes résolutions. Interrogée sur le projet de texte algérien, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a indiqué attendre de le voir. « Et après nous y réagirons ».