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Vaisseau Starliner de Boeing. Nnouvel essai ce samedi 1 juin pour le premier décollage avec astronautes

Après une première tentative de décollage annulée, le vaisseau Starliner de Boeing doit s’envoler ce samedi vers la Station spatiale internationale avec, pour la première fois, des astronautes à bord.

Début mai, les deux astronautes, Butch Wilmore et Suni Williams, étaient restés au sol  dans la capsule Starliner de Boeing, baptisée Calypso en hommage au Commandant Cousteau, en raison d’une fuite d’hélium détectée sur le propulseur, une fusée Atlas V du groupe ULA.

Une deuxième tentative est programmée ce samedi à 12h25 (16h25 GMT), de Cap Canaveral en Floride pour les deux vétérans de l’espace. Ce décollage pourra être suivi en direct sur le site de la Nasa . Si ce lancement se passe bien, Starliner doit s’amarrer à l’ISS vers 17h50 GMT dimanche après avoir testé temporairement le pilotage manuel. Le vaisseau emporte par ailleurs avec lui un équipement ajouté à la dernière minute : de quoi réparer le système permettant de recycler l’urine des astronautes en eau dans l’ISS. Une pompe a subitement cessé de fonctionner cette semaine, et l’urine doit être stockée à bord en attendant, mais ces capacités sont limitées.

Les deux astronautes vont ensuite rester un peu plus d’une semaine dans l’ISS avant de revenir sur Terre. Si SpaceX joue déjà ce rôle de taxi spatial depuis quatre ans, le géant Boeing a lui connu une série de déboires ayant entraîné des années de retard.

Un retour sans atteindre l’ISS en 2019

En 2019, lors d’un premier test sans équipage, le vaisseau n’avait pas pu être placé sur la bonne trajectoire et était revenu sans atteindre l’ISS. Puis en 2021 un problème de valves bloquées sur la capsule avait entraîné le report d’une nouvelle tentative. Le véhicule vide avait finalement réussi à atteindre l’ISS en mai 2022. Mais d’autres problèmes découverts ensuite, notamment sur les parachutes freinant la capsule lors de son retour dans l’atmosphère.

Déjà ébranlé par des problèmes de sécurité sur ses avions, le groupe Boeing joue donc sa réputation sur cette mission test, qui doit servir à démontrer que son vaisseau est sûr avant de commencer les missions régulières vers l’ISS. La Nasa a commandé il y a dix ans aux entreprises américaines Boeing et SpaceX deux nouveaux véhicules pour acheminer ses astronautes jusqu’à la Station spatiale (ISS), afin de ne plus dépendre des vaisseaux russes.

C’est aussi pour la Nasa un enjeu de sécurité, en pouvant disposer d’un deuxième véhicule qui lui permettrait de pouvoir mieux gérer d’éventuelles situations d’urgence. Après l’arrêt des navettes spatiales en 2011, les astronautes de la Nasa ont dû voyager à bord des vaisseaux russes Soyouz. C’est pour mettre fin à cette dépendance qu’en 2014, l’agence spatiale américaine a passé un contrat de 4,2 milliards de dollars avec Boeing et de 2,6 milliards avec SpaceX pour le développement de nouveaux vaisseaux.

Pour autant, ce vol demeure à haut risque. En effet, la fuite d’hélium est toujours présente mais Boeing et la Nasa ont décidé ne pas la réparer, car cela aurait nécessité de démonter entièrement Starliner. « Nous pensons vraiment que nous pouvons gérer cette fuite, en l’observant avant le décollage, et ensuite même si elle grossit en vol », a déclaré vendredi Steve Stich, responsable du programme commercial des vols habités à la Nasa.