Le 6 juin 1944, les forces alliées débarquent en Normandie… mais au fait, pourquoi là plutôt qu’ailleurs ?
Ce qu’il faut retenir :
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Le débarquement a été longuement planifié par les Alliés.
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Plusieurs sites ont été envisagés pour cette opération.
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La Normandie a été choisie pour des raisons stratégiques et géographiques.
Chaque 6 juin, la France commémore les soldats alliés qui sont tombés sur ses plages : on estime qu’en à peine 24 heures, quelque 10.000 d’entre eux ont perdu la vie. La première demi-heure du film Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg est une reconstitution remarquable, quoique parfois insoutenable, de l’enfer qu’ont traversé ces hommes en Normandie. Et à ce sujet, savez-vous pourquoi les Alliés ont choisi les plages normandes plutôt que d’autres ? On vous explique tout ici.
Une opération mûrie de longue date
Dès 1942, les Alliés s’étaient mis d’accord : il fallait ouvrir un « front de l’Ouest » afin que l’Allemagne, en plein conflit avec l’Union soviétique à l’est, soit « prise en sandwich ». Leurs forces n’étant pas illimitées, les États-Unis, le Royaume-Unis et la France libre choisirent de commencer par bouter l’adversaire hors d’Afrique du Nord, puis de reprendre le contrôle de l’Europe continentale par le sud, via l’Italie. En 1944, le moment était finalement venu d’ouvrir un front au départ de la Grande-Bretagne.
Le mur de l’Atlantique
De la Norvège à la Côte basque, l’Allemagne avait parsemé le littoral de bunkers (12.000 en tout). Par où percer ce « mur de l’Atlantique » ? La France fut choisie sans tergiversations, mais les Alliés hésitaient entre quatre sites : la Bretagne, la péninsule du Cotentin, le Pas-de-Calais et la Normandie. Voici pourquoi les trois premiers furent écartés :
- En tant qu’isthmes, la Bretagne et la péninsule du Cotentin présentaient trop de risques : l’avancée des forces alliées risquait d’être facilement bloquée par les Allemands.
- De par sa proximité avec l’Angleterre, le Pays-de-Calais était la zone la plus fortifiée, donc la plus imprenable. De plus, la région, parsemée de rivières et de canaux, comprenait trop d’obstacles naturels.
De son côté, la Normandie offrait de meilleures opportunités : un front moins défendu, la possibilité de plusieurs attaques simultanées (cinq plages en tout furent choisies) et une pénétration facilitée du territoire, en direction à la fois de Paris et de l’Allemagne.
Météo et tromperies
La météo fut également prise en compte : initialement prévu le 5 juin, le débarquement fut repoussé pour cause de mer agitée, de vents violents et de nuages épais.
En prévision de l’attaque, les Alliés ont tout fait pour tromper l’ennemi : des campagnes de désinformation tentèrent de faire croire aux Allemands que le débarquement aurait lieu en Norvège ou à Calais. Au dernier moment, de faux parachutistes furent déployés au Havre, à Isigny et vers Boulogne-sur-Mer, et de faux signaux furent envoyés aux radars allemands.