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Le vaisseau Starliner de Boeing tentera ce mercredi 5 juin, pour la troisième fois, de décoller

Cette mission est attendue depuis des années et représente un enjeu majeur pour le géant aéronautique américain et la Nasa.

Et de trois : le premier décollage avec astronautes du vaisseau Starliner de Boeing sera tenté pour la troisième fois en un mois ce mercredi, une mission attendue depuis des années et qui représente un enjeu majeur pour le géant aéronautique et la Nasa. Le décollage est prévu à 10h52 de Cap Canaveral en Floride (16h52 heure de Paris) et la météo s’annonce favorable.

Les astronautes américains Butch Wilmore et Suni Williams doivent prendre place à bord de la capsule Starliner, placée au sommet d’une fusée Atlas V du groupe ULA, qui doit la propulser en orbite. Ils doivent ensuite passer environ une semaine dans la Station spatiale internationale (ISS), puis en revenir toujours à bord de Starliner, afin de prouver que ce nouveau véhicule est sûr et peut commencer ses vols réguliers.

Boeing a accumulé des années de retard sur son programme, se laissant ainsi largement battre par SpaceX, qui achemine déjà les astronautes de la Nasa vers l’ISS depuis 2020. Mais l’agence spatiale américaine souhaite disposer d’un deuxième vaisseau afin de mieux pouvoir faire face à d’éventuelles situations d’urgence ou problèmes sur l’une des capsules.

Par deux fois, début mai puis la semaine dernière, le décollage a été annulé au dernier moment à cause de problèmes techniques, alors que les astronautes avaient déjà pris place à bord et que la fusée était remplie de carburant. Un problème de valve sur la fusée, puis un problème d’alimentation en électricité d’un des ordinateurs au sol, responsables de ces annulations, ont depuis été réparés. Une petite fuite d’hélium sur l’un des propulseurs du vaisseau de Boeing a également entraîné du temps d’analyse supplémentaire, mais il a finalement été décidé de ne pas la réparer, celle-ci ne représentant pas de danger selon la Nasa.

«Butch et Suni»

Butch Wilmore, 61 ans, et Suni Williams, 58 ans, se sont chacun déjà rendus deux fois dans l’ISS et s’entraînent depuis plusieurs années pour cette mission. Après le décollage, ils doivent passer temporairement en pilotage manuel pour en tester le bon fonctionnement. Tous deux pilotes d’essai venus de l’US Navy, ils ont activement participé au développement de Starliner, dont cet exemplaire a été baptisé Calypso, en hommage au navire du commandant Cousteau.

Le vaisseau doit s’amarrer à l’ISS vers 12h15 jeudi (18h15 heure de Paris). Il emporte avec lui une cargaison inattendue : une nouvelle pompe pour le système permettant de recycler l’urine des astronautes en eau dans l’ISS. La pompe à bord a récemment cessé de fonctionner et l’urine doit en attendant être stockée dans des réservoirs, mais ces capacités sont limitées.

Multiples déconvenues

Boeing, par ailleurs ébranlé par des problème de sécurité sur ses avions, joue aussi sa réputation avec cette mission. Le développement de Starliner a été entaché de multiples déconvenues. Après un premier vol test sans équipage raté en 2019, le véhicule à vide n’a réussi à atteindre l’ISS qu’en mai 2022.

D’autres problèmes découverts ensuite – sur les parachutes freinant la capsule lors de son retour dans l’atmosphère, ou encore du ruban adhésif inflammable devant être retiré de l’intérieur du véhicule – ont encore retardé son premier vol avec équipage. Celui-ci est indispensable pour que Starliner obtienne la certification de la Nasa tant convoitée.

Seule une poignée de vaisseaux américains ont transporté des astronautes par le passé. Après l’arrêt des navettes spatiales américaines en 2011, les astronautes de la Nasa ont dû voyager à bord des vaisseaux russes Soyouz. C’est pour mettre fin à cette dépendance qu’en 2014, l’agence spatiale américaine avait passé contrat avec Boeing et SpaceX pour le développement de nouveaux vaisseaux. Une fois Starliner opérationnel, la Nasa souhaite alterner entre les vols de SpaceX et Boeing.