Le conflit, qui dure depuis des mois à la frontière israélo-libanaise entre le mouvement islamiste et Israël, semble atteindre un point d’ébullition. Par ailleurs, l’armée israélienne poursuit son offensive à Rafah, trois jours après l’annonce d’une « pause tactique ».
Le porte-parole de l’armée israélienne rappelé à l’ordre pour des propos sur le Hamas
Le porte-parole de l’armée israélienne a qualifié mercredi de « poudre aux yeux » l’idée qu’on pourrait « faire disparaître » le Hamas, contre lequel Israël se bat à Gaza, s’attirant un rappel à l’ordre quasi immédiat du gouvernement.
« Le Hamas est une idéologie, on n’élimine pas une idéologie. Dire qu’on va faire disparaître le Hamas, c’est jeter de la poudre aux yeux du public », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari dans un entretien à la chaîne de télévision israélienne 13.
Alors que le gouvernement israélien apparaît divisé depuis des semaines sur la question de ce qu’il doit avenir de la bande de Gaza une fois la guerre achevée, l’amiral Hagari a ajouté : « Si on ne prévoit pas une alternative, au bout du compte, on aura le Hamas » au pouvoir à Gaza.
« La destruction des capacités gouvernementales et militaires du Hamas est l’un des buts de guerre définis par le cabinet de sécurité, présidé par le premier ministre, Benyamin Nétanyahou », a rapidement réagi le bureau de ce dernier dans un communiqué laconique.
« L’armée israélienne y est bien évidemment tenue », ajoute le texte.
Cette dernière a ensuite publié un communiqué selon lequel son porte-parole avait « dans ses propos (…) parlé de la destruction du Hamas comme idéologie et idée », ajoutant que ses dires étaient « clairs et explicites », et que « toute autre affirmation reviendrait à sortir les choses de leur contexte ».
Alors que les Etats-Unis tentent de faire advenir une trêve permettant la libération des otages détenus à Gaza en échange de celle de Palestiniens emprisonnés par Israël, M. Nétanyahou ne cesse répéter qu’il poursuivra la guerre jusqu’à l’élimination totale du Hamas.
Le chef du Hezbollah, mouvement islamiste libanais, met en garde Israël contre une guerre plus étendue
Dans un contexte de tensions exacerbées à la frontière israélo-libanaise, le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah maintient la menace d’une escalade avec Israël, évoquant la possibilité d’une guerre totale. Le chef du mouvement islamiste dispose de nouvelles armes et capacités de renseignement qui pourraient l’aider à cibler des positions plus critiques à l’intérieur d’Israël, a-t-il averti mercredi.
Les commentaires de Hassan Nasrallah sont intervenus alors que le conflit transfrontalier qui dure depuis des mois entre le Hezbollah et Israël semble atteindre un point d’ébullition et un jour après qu’un envoyé américain de premier plan a rencontré des responsables libanais dans le cadre de sa dernière tentative d’apaisement des tensions.
« Nous avons maintenant de nouvelles armes. Mais je ne dirai pas de quoi il s’agit », a-t-il menacé lors de son allocution télévisée commémorant la mort d’un haut commandant du Hezbollah, lors d’une frappe aérienne israélienne, dans le sud du Liban, la semaine dernière. « Lorsque la décision sera prise, elles seront visibles sur les lignes de front », a-t-il poursuivi.
Aucun lieu en Israël ne sera épargné en cas de guerre, avertit le Hezbollah
Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a prévenu mercredi qu’« aucun lieu » en Israël ne serait épargné par les missiles de sa formation si les dirigeants israéliens mettaient à exécution leurs menaces d’attaquer le Liban.
« L’ennemi sait parfaitement que nous nous sommes préparés au pire » et il doit « nous attendre par la terre, par la mer et par les airs », a-t-il averti dans un discours retransmis en direct à la télévision libanaise.
Hassan Nasrallah a pour la première fois menacé l’île méditerranéenne de Chypre, affirmant « détenir des informations selon lesquelles (…) Israël dit qu’il utiliserait les aéroports et bases chypriotes si le Hezbollah attaquait ses aéroports ».
« L’ouverture des aéroports et des bases chypriotes à l’ennemi israélien pour cibler le Liban signifierait que le gouvernement chypriote est partie prenante de la guerre », a-t-il lancé. Membre de l’Union européenne, l’île entretient de bonnes relations avec le Liban et Israël. Chypre est située à environ 200 kilomètres du Liban et quelque 300 kilomètres d’Israël.
La veille, l’armée israélienne a affirmé avoir approuvé des « plans opérationnels en vue d’une offensive au Liban ». Des déclarations survenues mardi « dans le cadre de l’évaluation de la situation », menée en présence du général de division Ori Gordin, commandant de la région militaire nord, et du chef de la direction des opérations, le général de division Oded Basiuk.
Les tensions à la frontière israélo-libanaise, où les affrontements sont quasi quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah depuis le 7 octobre, ont nettement gagné en intensité depuis une semaine.