Le rappeur marseillais sort le 21 juin son huitième album au titre évocateur, « Freedom ».
Les stars sont nombreuses à se mobiliser avant les élections législatives en France. Et certaine ariste utilisent leur voix pour encourager les électeurs à se rendre aux urnes. Soprano s’est ainsi senti un devoir auprès de son jeune public pour éviter qu’il ne cède à la tentation de l’extrême droite.
Ainsi, il a composé Freedom, sa première chanson politique, qui sort le 21 juin en même temps que l’album du même titre, en ce jour qui, pour lui, n’est plus entièrement celui de la fête de la musique. Un présage composé il y a un an, et dont se serait bien passé celui qui chante « Le monde est devenu fou, la politique est cauchemardesque ». Le rappeur marseillais a réitéré son inquiétude.
« Comme beaucoup de gens, on est tous perdus », déclare-t-il au micro de RTL. Il regrette que « certains qui n’ont peut-être pas des idées de division se mettent à voter des partis qui sont dans la division » et constate que « ça veut dire que ceux qui étaient là avant n’ont pas fait le boulot ».
FN et pas RN
Face à ces « jeunes qui ne s’intéressent plus à la politique », il tient à leur dire qu’« une des libertés qui nous restent aujourd’hui, c’est le vote ».
« Beaucoup de jeunes se disent : “Mais pourquoi je vais voter ? Rien n’a changé”. Tu les entends parler, ils sont défaitistes. Alors que nous, notre boulot, notre génération, c’est de leur donner de l’espoir, de la force pour qu’ils puissent construire quelque chose de plus beau que ce que nous, peut-être, on a construit », ajoute le chanteur de 45 ans.
D’ailleurs, le choix des mots est important pour l’artiste qui s’apprête à tenir le premier rôle dans Marius et les gardiens de la cité phocéenne, dont la sortie est prévue en 2025. Ainsi, il cite volontaire le FN au lieu du RN.
« Je précise les racines du parti, le papa du parti, si on doit être un peu plus précis : Jean-Marie LePen. Voilà, beaucoup de gens ont oublié comment est bâti ce parti, les discours, les phrases choc. Je suis né à Marseille, j’ai grandi avec des jeunes, où il y a eu un jeune qui a été abattu par les colleurs d’affiches du Front National. Moi, ça m’a marqué, j’avais 15 ans », rappelle-t-il.
Celui qui a porté fièrement la flamme à Marseille relève les mêmes travers en Italie et en Europe. Et de conclure : « Quand je vois qu’il y a des gens qui peuvent voter pour des partis à l’extrême droite, moi, ça me met le frisson. »
Et si la situation lui rappelle « les chansons d’IAM à l’époque, ou NTM, ou Diam’s », pour lui, force est de constater qu’« on n’a pas avancé » depuis les avertissements de ses prédécesseurs. Les élections législatives se tiendront les 30 juin et 7 juillet.