Le président malgache Andry Rajoelina a survolé vendredi une partie du centre d’Antananarivo à bord d’un nouveau téléphérique, orange comme la couleur de son parti, et célébré en grande pompe à quelques jours de la Fête nationale.
Réélu en novembre lors d’élections contestées par l’opposition, le chef de l’Etat a embarqué avec une partie du gouvernement dans le premier tronçon achevé de ce nouveau moyen de transport, censé désengorger la capitale.
« Antananarivo a été créé pour 300.000 habitants. Maintenant, nous sommes trois millions. Ça va réduire les embouteillages et c’est aussi un transport non polluant! » s’est félicité M. Rajoelina auprès de l’AFP. Seul le premier tronçon de la première des deux lignes, baptisée « Ligne Orange », est opérationnel. Et plusieurs problèmes fonciers persistent, mettant en suspens la construction de gares à mi-parcours.
Pour l’autre ligne, de couleur verte, aucun pylône n’est encore sorti de terre. La mise en service du tronçon opérationnel pourrait prendre plusieurs mois. L’État n’a pas encore choisi la société qui sera chargée de l’exploitation technique et commerciale du téléphérique.
« On a deux propositions intéressantes qu’on va soumettre à monsieur le président », explique Gérard Andriamanohisoa, secrétaire d’Etat chargé des Nouvelles villes et de l’Habitat. « On va créer une société mixte, où l’Etat et la ville s’associeront avec le privé », a-t-il précisé.
Les deux sociétés en concurrence pour obtenir le marché sont Stem international, exploitant français de transports par câble, et Poma, le concepteur français de ce téléphérique, spécialisé dans la fabrication de systèmes de transport par câbles. M. Rajoelina assure que les problèmes d’ embouteillages dans la capitale seront ainsi en partie réglés.
Mais à raison de « 3.000 à 5.000 ariary » le billet (60 centimes à 1 euro), prix avancé par le président, contre 500 ariary le ticket de bus (10 centimes), le téléphérique restera inaccessible à la plupart des habitants. « Je peux vous assurer que c’est à la portée de la classe moyenne », avance le président. « Moi-même, les membres de ma famille, mes collaborateurs, nous serons tous les premiers clients de notre téléphérique. Sans compter les cadres des entreprises, les étudiants, les élèves du lycée français et aussi les touristes ».
Ce projet au coût de construction de 152 millions d’euros a été financé pour plus de la moitié sous forme de prêt bancaire garanti par la Banque Publique d’Investissement (BPI), et par un prêt de 28 millions d’euros du Trésor français.