Les «robotaxis» sont de plus en plus répandus outre-Atlantique et ce, malgré les risques d’accidents soulevés par les pouvoirs publics.
Les taxis autonomes Waymo de San Francisco ne sont désormais plus réservés aux testeurs et adopteurs précoces du service: la branche d’Alphabet (maison mère de Google) a annoncé mardi l’ouvrir au grand public, malgré les controverses autour des voitures sans chauffeur.
Après trois années de tests, l’entreprise leader des «robotaxis» avait déjà généralisé son service en 2020 pour les consommateurs de Phoenix, dans l’Arizona, une ville située sur une plaine dans le sud-ouest des États-Unis, bien quadrillée, peu piétonne et très ensoleillée. À San Francisco, métropole californienne où les conducteurs doivent négocier les collines pentues, les pistes cyclables, les trams et une météo bien plus imprévisible, les tests sur les modèles actuels avaient commencé en 2021.
Le service y est devenu payant l’été dernier et près de 300.000 personnes sont inscrites sur la liste d’attente, l’équivalent de plus d’un quart de la population de la ville. «Avec des dizaines de milliers de courses toutes les semaines, Waymo One transporte des habitants et visiteurs de manière sûre, durable et fiable», se félicite le géant des technologies dans un communiqué.
Un secteur devenu très concurrentiel
Les grosses Jaguar blanches silencieuses sans personne au volant sont devenues suffisamment banales pour ne plus faire tourner la tête que des touristes, mais elles restent décriées par une partie des habitants. En mai, l’autorité de la sécurité routière américaine a lancé une enquête sur ces taxis électriques, après plusieurs incidents, des collisions aux véhicules arrêtés sur la route et bloquant la circulation.
Waymo reste cependant l’entreprise la plus avancée du secteur. Aussi présente de manière plus limitée à Los Angeles, autre ville californienne, et à Austin, au Texas, elle comptait en février environ 700 véhicules, dont 300 pour San Francisco, d’après la chaîne CNBC. Son rival Cruise, mis en cause dans plusieurs accidents, a dû suspendre ses «robotaxis» pendant des mois. Une des voitures de cette filiale de General Motors a roulé en octobre à San Francisco sur une piétonne qui venait d’être percutée par un autre véhicule, avec conducteur.
Avant cet incident, Cruise proposait ses services dans plusieurs centres-villes. L’entreprise a repris ses opérations en avril, mais seulement avec des chauffeurs, pour de la recherche, en commençant par Phoenix. L’autorité routière enquête aussi sur Zoox (Amazon), Ford et Tesla. Elon Musk, qui promet depuis des années des voitures autonomes pour «l’année prochaine», a annoncé qu’il dévoilerait en août les «robotaxis Tesla».