Israël et le Hezbollah échangent des tirs transfrontaliers quasi-quotidiens depuis l’attaque du 7 octobre. L’ONU a averti que la propagation au Liban de la guerre serait «potentiellement apocalyptique».
Plusieurs pays ont pressé ces derniers jours leurs ressortissants à quitter le Liban dès que possible, en raison du risque d’une escalade dans le conflit entre Israël et le Hezbollah pro-iranien. L’Allemagne en fait partie. «Les ressortissants allemands sont priés de quitter le Liban le plus vite possible» a indiqué le ministère des Affaires étrangères ce mercredi. «Les tensions actuelles dans la zone frontalière avec Israël peuvent s’aggraver à tout moment». Il existe également «un risque accru d’attentats terroristes» dans le pays, qui pourraient viser des étrangers occidentaux ou de grands hôtels.
Mercredi matin, le Département fédéral des Affaires étrangères de l’administration (DFAE) fédérale suisse a déconseillé les voyages au Liban, soulignant qu’«une détérioration significative de la situation sécuritaire dans tout le pays est possible à tout moment». Mardi, le Canada avait réalisé le même appel, exhortant ses ressortissants à partir «tant qu’ils le peuvent». Le Koweït a précédé le pays d’Amérique du Nord, vendredi soir, conseillant à ses nationaux de ne pas se rendre dans ce pays «à l’heure actuelle, compte tenu de la situation sécuritaire dans la région».
Tirs quasi-quotidiens
Israël et le Hezbollah échangent des tirs transfrontaliers quasi-quotidiens depuis l’attaque du groupe islamiste palestinien Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a mis en garde mardi contre les «erreurs de calcul» qui pourraient déclencher une guerre totale entre Israël et le Hezbollah au Liban, appelant à une «extrême retenue». «À chaque roquette traversant la Ligne bleue (…), le danger augmente qu’une erreur de calcul puisse déclencher une guerre (…)», a écrit Annalena Baerbock sur X, en référence à la ligne de démarcation fixée par l’ONU entre le Liban et Israël.
Le chef des affaires humanitaires de l’ONU a également averti mercredi que la propagation au Liban de la guerre livrée par Israël contre le Hamas serait «potentiellement apocalyptique», pendant que les bombardements et les combats se poursuivent dans le territoire palestinien. «Je vois cela comme l’étincelle qui mettra le feu aux poudres… C’est potentiellement apocalyptique», a mis en garde à Genève Martin Griffiths, disant craindre les conséquences «imprévisibles» d’un conflit qui gagnerait le Liban.
Le président turc Recep Tayyip Erdigan a de son côté accusé les pays occidentaux de «soutenir » une offensive israélienne au Liban contre le Hezbollah. «Il semble qu’Israël, qui a dévasté Gaza, jette désormais son dévolu sur le Liban. Nous voyons que les puissances occidentales soutiennent Israël en coulisse», a déclaré le président turc devant les députés de son parti au parlement.