Face au Danemark en huitièmes de finale de son Euro 2024 à Dortmund samedi 29 juin (19h00 gmt), l’Allemagne de Julian Nagelsmann a l’occasion de retrouver son statut de nation crainte dans les grands tournois, évaporé depuis le Mondial 2018 et trois compétitions ratées. La Mannschaft partira favorite face à des Danois sérieux jusque-là mais sans aucun éclat.
Place aux 8es de finale de l’Euro 2024 avec cette affiche entre l’Allemagne et le Danemark ce samedi à Dortmund (19h00 gmt). À domicile, la Mannschaft sera forcément attendue, elle, n’a plus goûté aux joies d’un quart de finale d’une compétition majeure. Huit ans, une éternité pour les supporters outre-rhin.
Une charnière à revoir pour Nageslmann
Pour ce choc face aux Scandinaves, le sélectionneur allemand Julian Nagelsmann est pourtant contraint de devoir reconstruire une partie ou la totalité de son axe central. Sur un excès d’engagement totalement inutile et un pied bien trop haut contre la Suisse, Jonathan Tah a en effet écopé de son deuxième carton jaune du tournoi et sera suspendu. À cela s’ajoute l’incertitude autour d’Antonio Rüdiger, victime d’une élongation musculaire derrière la cuisse droite et incertain pour la rencontre. Le défenseur du Borussia Dortmund Nico Schlotterbeck, irrégulier dans ses performances en cours de saison mais brillant en avril et mai, devrait remplacer Tah, alors que Waldemar Anton, en partance de Stuttgart pour Dortmund, pourrait être aligné si Rüdiger, présent à l’entraînement vendredi, devait finalement renoncer.
Côté Danois, l’explosif Rasmus Hojlund a la lourde tâche à seulement 21 ans de dynamiser l’attaque de sa sélection, sérieuse jusque-là mais sans aucun éclat. Resté muet en phase de groupes, la performance du buteur de Manchester United sera scrutée. En attendant, le sélectionneur Kasper Hjulmand devra faire sans son milieu de terrain et buteur contre l’Angleterre (1-1), Morten Hjulmand (aucun lien de parenté avec son entraîneur) suspendu pour accumulation de cartons jaunes. Découvrez les compositions probables de ce 8e de finale.
Les compos probables d’Allemagne – Danemark
ALLEMAGNE (4-2-3-1) : Neuer – Kimmich, Schlotterbeck, Antonio Rüdiger, Mittelstädt – Andrich, Kroos – Wirtz, Gündogan (cap.), Musiala – Havertz
Sélectionneur : Julian Nagelsmann
DANEMARK (3-4-2-1) : Schmeichel (cap.) – Andersen, Vestergaard, Kristensen – Bah, Delaney, Hojbjerg, Maehle – Wind, Eriksen – Hojlund
Sélectionneur : Kasper Hjulmand
Suisse vs Italie à 16h00 gmt
Ils ont brillé en Série A et enchaînent sans ciller sur l’Euro 2024 : les joueurs de Bologne Dan Ndoye, Michel Aebischer et Remo Freuler incarnent la dynamique surprise de la Suisse, qui affronte l’Italie en huitièmes de finale samedi 28 juin à Berlin (16h).
C’est une Suisse en pleine forme qui ira défier l’Italie, ce samedi pour le premier huitième de finale de l’Euro 2024.
L’occasion de retrouvailles pour trois joueurs de la « Nati » avec de nombreux adversaires croisés sur les pelouses de la péninsule – mais pas avec leur coéquipier italien de Bologne le défenseur Riccardo Calafiori, suspendu.
Depuis l’aile gauche, Dan Ndoye a été la terreur des Allemands lors du dernier match de la phase de groupe (1-1). Il a ouvert le score en reprenant instinctivement, directement vers la lucarne, un centre de Remo Freuler (28e). Et il a bien failli doubler la mise deux minutes plus tard quand, après s’être joué d’Antonio Rüdiger, sa frappe à ras de terre a frôlé le poteau gauche de Manuel Neuer.
« Sa vitesse est un atout pour nous »
Un but venu couronner sa performance de la totalité du premier tour : Ndoye avait déjà été remuant et dangereux contre la Hongrie (3-1) et l’Ecosse (1-1), sans concrétiser ses occasions de but. Plus généralement, la presse suisse en fait l’« accélérateur » du jeu de la sélection chapeautée par Murat Yakin.
« Je me crée des occasions, je ne suis pas inquiet. Je n’ai pas de lacune devant le but, je dois juste faire de meilleurs choix parfois », expliquait Dan Ndoye, avant la dernière rencontre et le « déclic » de son premier but en 14 sélections.
Le capitaine Granit Xhaka a salué son apport : « Il peut jouer à gauche et à droite, il peut évoluer comme piston et sait s’adapter tactiquement, il joue entre les lignes et permet de dominer tant au milieu que dans la dernière passe ». Selon le milieu de Leverkusen, « c’est sûr qu’il peut encore progresser, mais son évolution des derniers mois est déjà énorme. Sa vitesse est un atout pour nous ».
Après un passage mitigé à Nice en 2020-2021 (3 buts), Dan Ndoye s’est relancé à Bâle de 2021 à 2023 (8 buts) et a rejoint Bologne. L’équipe de ce club habitué aux seconds rôles en Série A s’est métamorphosée sous les ordres de l’ancien joueur du Paris SG Thiago Motta – qui a signé cet été à la Juventus Turin. Ndoye en a profité pour s’étoffer, même s’il n’était pas dans l’équipe type et que son ratio d’un seul but en 32 matches a confirmé qu’il n’est pas un buteur.
« Jouer simple »
Michel Aebischer aussi a bénéficié de Thiago Motta, qui en a fait l’un de ses titulaires pour aller chercher la cinquième place et la qualification en Ligue des champions.
Le milieu de terrain, parfois placé sur le côté, a mis la Suisse sur les rails dès l’entame contre la Hongrie (3-1), en adressant une superbe passe décisive dans l’axe pour le but de Kwadwo Duah, avant de lui-même se charger de faire le break d’une frappe lointaine ingénieusement placée pour contourner la forêt de jambes hongroises. « Être clair dans les passes, jouer simple, à deux touches » : voilà comment Aebischer a décrit son style de jeu auprès de Radio Fribourg, sa ville d’origine.
Pourtant, ce grand discret ne partait pas favori au milieu, de son propre aveu : « Il y a de si bons joueurs pour occuper les places en ligne médiane dans cette équipe de Suisse », qui dispose aussi, outre Xhaka, de Vincent Sierro et Denis Zakaria.
Et de Remo Freuler, qui lui aussi est en train de réussir son Euro. Il a déjà deux passes décisives à son actif. Et se montrait ambitieux avant même le début de la compétition : « Cette équipe de Suisse n’a aucune raison de se cacher ».