Ce vendredi soir à Hambourg, l’équipe de France de Didier Deschamps, qui n’a toujours pas marqué un but dans le cours du jeu, s’est qualifiée aux tirs au but pour les demi-finales de l’Euro. Ce sera France-Espagne.
En Allemagne, l’Ibère est déjà là mais l’Espagne retrouvera la France et non le Portugal en demi-finale le mardi 9 juillet à Munich. Les Bleus ont réussi à sortir vivants d’une séance de tirs au but pour la première fois depuis… 1998, après celles perdues lors du Mondial 2022 au Qatar et à l’Euro 2021 devant les Suisses.
La chance a tourné ? Ils ont été parfaits avec cinq tirs réussis. Un triomphe ! Puisqu’il était écrit que la France sait faire barrage, il était dans le même mouvement sûr que cette affaire se réglerait aux tirs au but. Car elle donne autant qu’elle reçoit, rien dans un sens, rien dans l’autre, choisissant son destin lors de la séance de tirs au but. Les Bleus sont toujours en vie.
Les Bleus attaquent arrêtés
Au-delà de l’ennui, ils livrent des parties incertaines, qui ne cessent de basculer du bon ou du mauvais côté sans que l’on sache lequel va l’emporter. Cette lutte du bien et du mal se répartit depuis le début de l’Euro entre la défense et l’attaque. Ils jouent à la neutralité, ni marquer, ni encaisser, un ni-ni qui n’a parfois pas de sens face au péril. Devant un vrai adversaire, solide, joueur, technique, ils ont résisté grâce à leurs forces allemandes, principalement l’impérial William Saliba et la muraille Mike Maignan, encore décisif ce vendredi contre Bruno Fernandes (61e) ou Vitinha dans la minute suivante. Mais avec un Antoine Griezmann peu influent (remplacé à la 66e par Ousmane Dembélé), un Kylian Mbappé trop loin de la surface de réparation et un Randal Kolo Muani peu invité à cette altitude, ils ont continué à peu porter le danger. À la 50e, ils n’avaient cadré que deux frappes, dont la seconde par Kylian Mbappé, sans stress pour Diogo Costa.
Ils n’ont quasiment pas cherché la profondeur, demandant constamment le ballon dans les pieds, préférant en somme attaquer arrêtés. Un drôle de concept. Avec la menace portugaise grandissante en deuxième période, ils ont enfin cherché les espaces, ce qui ne pouvait pas plaire à une défense commandée par le vétéran Pepe. Randal Kolo Muani, lancé par Jules Koundé, a failli délivrer l’équipe de France mais son tir, qui rappela celui manqué en finale du Mondial 2022, finira en corner.
Le Parisien sera ainsi plus à l’aise avec les solutions offertes à droite par Ousmane Dembélé, venu casser des démarches dans la surface portugaise, avec un Eduardo Camavinga lui aussi au bord de l’extase (70e). Mais on connaît l’histoire : les hommes de Didier Deschamps n’aiment pas la simplicité ni le réalisme. Il leur faut des torrents d’occasion pour espérer qu’une goutte déborde dans la partie offensive pour garnir le but.
Mbappé avait la mentalité pour défendre, aucun jus pour la cavalcade
Après la Pologne pour commencer, le sélectionneur a choisi de continuer avec une attaque parisienne, si l’on accepte l’idée que le capitaine n’est pas encore Madrilène. L’entrée de l’ailier droit déstabilisera complètement la bonne organisation des partenaires de Cristiano Ronaldo, pris à titre personnel dans la tenaille tricolore et auteur d’un énorme raté dans la prolongation. « Ous » touchera même le haut du bois de la transversale (74e). Un signe de chance ?
Jusqu’au bout du temps réglementaire tout restera possible, ouvert, sur un fil et donc irrespirable. Kylian Mbappé disparaîtra du match. Il avait la mentalité pour défendre, aucun jus pour la cavalcade et les charges. Il s’est transformé en pistolet en plastique et comme il n’existe pas de plan B pour marquer…. Les Bleus sont entrés dans la prolongation avec les armes du moment et elles étaient assez inoffensives. Le capitaine n’aura pas les ressorts pour vivre les quinze dernières minutes. Pour le Portugal, il s’agissait de la deuxième de la semaine. Eux ont pourtant paru plus fringants, obligeant les défenseurs à rester des héros dans cette équipe. Auxquels il faut ajouter les cinq tireurs de pénaltys.