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Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine a reçu au Kremlin le Premier ministre hongrois Viktor Orban suscitant le fort mécontentement de la diplomatie européennne

Ce vendredi, au 863e jour du conflit, la journée a été marquée par la visite très contestée de Viktor Orban, président du conseil de l’UE, à Vladimir Poutine, pour le plus grand plaisir de ce dernier.

Le fait du jour

Vladimir Poutine a campé sur ses positions vendredi en recevant au Kremlin le Premier ministre hongrois Viktor Orban pour parler du conflit en Ukraine, la rencontre suscitant le fort mécontentement de la diplomatie européennne. « La Russie veut l’arrêt total et définitif du conflit, la condition pour cela est […] le retrait total de tous les soldats ukrainiens des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et des régions de Zaporijjia et de kherson », a dit le président russe devant la presse à l’issue de la réunion avec Orban, réitérant ses exigences déjà balayées mi-juin par Kiev et les Occidentaux.

« Il reste de nombreuses étapes à franchir » pour « mettre fin à la guerre » et « instaurer la paix », a pour sa part reconnu le dirigeant hongrois, aux côtés de Vladimir Poutine. « Il y a de moins en moins de personnes qui peuvent parler à tous les belligérants et la Hongrie » est en mesure de le faire, a-t-il assuré.

Le chef de l’Etat russe a profité de la visite de son unique allié dans l’Union européenne pour mettre Bruxelles dans l’embarras, le tout à quelques jours d’un sommet de l’Otan à Washington où il sera question de l’Ukraine. Au début de cette rencontre, Vladimir Poutine a souligné que le Premier ministre hongrois était arrivé à Moscou « non seulement en tant que partenaire de longue date mais aussi en tant que président du Conseil » de l’Union européenne.

L’ambiguïté de la double casquette de Viktor Orban, chef du gouvernement hongrois et président du Conseil de l’UE, a hérissé les partenaires européens de Budapest, qui s’affichent comme des soutiens sans faille de l’Ukraine et ont coupé les ponts avec la Russie.

La déclaration du jour

« Nous rappelons que pour notre pays, le principe « pas d’accord sur l’Ukraine sans l’Ukraine » reste inviolable » »

Les paroles sont signées du ministère des Affaires étrangères d’Ukraine, pour le moins fâché. La diplomatie ukrainienne a en effet fustigé ce vendredi la visite « sans aucun accord » avec Kiev de Viktor Orban à Moscou pour parler de l’Ukraine avec Vladimir Poutine. « La décision d’effectuer ce voyage a été prise par la partie hongroise sans aucun accord ou coordination avec l’Ukraine », a fait savoir le ministère ukrainien.

Viktor Orban, qui suscite l’ire des Européens du fait de sa complaisance envers le Kremlin, s’est présenté à Moscou comme étant en mission pour la paix. Il s’était rendu mardi à Kiev pour rencontrer le président Zelensky, une première malgré les froides relations entre les deux pays. Lors de cette visite, il avait jugé que l’Ukraine devait accepter un cessez-le-feu, une position pourtant balayée par les Occidentaux et Ukrainiens, Kiev réclamant le retrait des troupes russes et le respect de son intégrité territoriale.

Le chiffre du jour

Sept. C’est le nombre de civils ayant trouvé la mort ce vendredi dans le conflit russo-ukrainien. Des frappes russes ont tout d’abord fait quatre morts et 23 blessés dans l’est de l’Ukraine, à proximité de la ville de Donetsk. « Il est dangereux de demeurer ici, comme dans le reste de la région de Donetsk », a écrit le gouverneur ukrainien de la région orientale sur les réseaux sociaux, appelant une nouvelle fois les habitants à partir.

Dans les territoires occupés par la Russie en Ukraine, trois personnes ont également été tuées et dix blessées, dont des secouristes, à Volnovakha, dans l’Est, par un tir ukrainien de missile HIMARS, ont annoncé les autorités locales citées par les agences de presse russes.

Sept autres personnes ont été blessées lors d’un bombardement ukrainien à Pervomaïsk, dans la région voisine de Lougansk, quasiment totalement sous contrôle russe, ont annoncé sur Telegram les autorités locales.

Les troupes russes grignotent du terrain depuis des mois dans l’est de l’Ukraine sans toutefois réaliser de percée majeure. Elles se sont notamment emparées cette semaine d’un quartier de la ville stratégique de Tchassiv Iar.

La tendance

L’Ukraine a reçu le troisième système de défense antiaérienne Patriot promis en avril par l’Allemagne afin de l’aider à faire face aux bombardements russes, a annoncé vendredi l’ambassade allemande. Kiev réclame d’urgence à ses alliés occidentaux de nouveaux systèmes modernes de défense antiaérienne comme le Patriot pour se protéger des frappes russes, qui ont visé ces derniers mois de nombreuses centrales électriques ou encore des aérodromes militaires.

« Le troisième système de défense antiaérienne Patriot de l’Allemagne est déjà arrivé en Ukraine. Il renforcera la protection de la population et des infrastructures du pays », a déclaré Martin Jaeger, l’ambassadeur allemand à Kiev sur son compte X. « L’équipe ukrainienne [devant utiliser ce] système a suivi avec succès une formation idoine en Allemagne au cours des derniers mois », a-t-il ajouté.

L’Allemagne avait annoncé début avril son intention de fournir une batterie Patriot supplémentaire à l’Ukraine, après les deux autres qu’elle lui avait déjà envoyées. Ces systèmes avancés sont notamment capables d’abattre les missiles hypersoniques russes.