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Guerre entre Israël et Hamas: L’Etat Hébreux a envoyé un émissaire au Qatar pour discuter d’un cessez-le-feu à Gaza…

Le Hamas a annoncé que sept personnes, dont cinq de ses combattants, avaient été tuées par l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, un territoire palestinien assiégé par Israël depuis 1967.

Les bombardements se poursuivaient à Gaza, vendredi 5 juillet, tandis qu’Israël a dépêché au Qatar le chef de ses services de renseignement pour de nouvelles discussions sur un cessez-le-feu La guerre entre Israël et le Hamas a entraîné la mort de 38 011 personnes, selon des données, actualisées jeudi, du ministère de la santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

• Israël a envoyé un émissaire au Qatar pour discuter d’un cessez-le-feu à Gaza

« Le chef du Mossad [service de renseignements extérieurs israélien] est rentré il y a peu de temps d’une première rencontre avec les médiateurs à Doha », a rapporté le porte-parole au bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans un communiqué. « Il a été décidé qu’une équipe partirait la semaine prochaine pour poursuivre les négociations. Il est souligné qu’il y a toujours des écarts entre les parties », est-il ajouté dans le texte, après les tractations sur un cessez-le-feu et la libération des otages israéliens.

Le premier ministre israélien avait ordonné jeudi au chef du Mossad de se rendre dans ce pays du Golfe après que le Hamas eut annoncé avoir de nouvelles « idées » pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien. « Nous attendons une réponse [d’Israël], probablement aujourd’hui [vendredi] ou demain matin [samedi] », a affirmé un haut responsable du Hamas à l’AFP. Les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte se heurtent jusque-là aux exigences inconciliables des deux camps. D’ailleurs, le président américain, Joe Biden, et Benyamin Nétanyahou « se verront probablement quand le premier ministre » israélien sera à Washington fin juillet, a annoncé la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. Le dirigeant israélien a été invité à prononcer un discours devant le Congrès américain le 24 juillet.

Au même moment, la guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens à la frontière nord d’Israël avec le Liban. Jeudi, le Hezbollah libanais, puissant mouvement islamiste allié du Hamas, a tiré plus de deux cents roquettes et drones explosifs sur le nord d’Israël et le plateau syrien du Golan occupé. En représailles, l’armée israélienne a annoncé avoir mené des frappes contre des « installations militaires » dans le sud du Liban. Une délégation du Hamas a rencontré, au Liban, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour discuter de la situation sur le terrain et des négociations à venir, a informé vendredi un responsable du mouvement palestinien à l’AFP.

• Un raid israélien en Cisjordanie fait sept morts dont cinq membres du Hamas

Le Hamas a annoncé, dans un communiqué vendredi, que cinq de ses hommes avaient été tués « par balle » dans le camp de réfugiés de Jénine. L’armée israélienne a dit, de son côté, avoir mené une « opération antiterroriste » dans cette zone au nord de la Cisjordanie occupée depuis 1967. Le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne a fait état de sept morts au total, âgés de 19 à 54 ans. D’après les données du ministère, douze Palestiniens ont été tués en quarante-huit heures en Cisjordanie. A ce bilan s’ajoutent un enfant et une femme, tués lundi 1er juillet lors d’une incursion israélienne dans la région de Tulkarem, également dans le nord du territoire.

L’armée israélienne a déclaré avoir mené une opération pour repérer des « terroristes responsables de l’attaque contre des soldats ». « Durant l’opération antiterroriste, des échanges de tirs ont eu lieu avec des terroristes dans le secteur », a-t-elle précisé dans un communiqué. Elle a ajouté avoir visé, avec une « frappe aérienne », une « cellule terroriste armée ».

« Les crimes de l’occupation à Gaza, Jénine et Tulkarem et partout dans notre pays occupé ne parviendront pas à briser la volonté de notre peuple palestinien », a commenté de son côté le Hamas.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, selon les autorités palestiniennes, au moins 568 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens en Cisjordanie. Au moins seize Israéliens ont également été tués au cours de la même période dans ce territoire, selon un décompte de l’AFP à partir des chiffres officiels israéliens.

• Le manque de fioul à Gaza inquiète fortement l’OMS

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que le manque de carburant faisait courir un risque « catastrophique » au système de santé de Gaza. « Seulement 90 000 litres de carburant sont entrés à Gaza hier [mercredi] », a écrit, jeudi,  Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X . A lui seul, le secteur de la santé a besoin de 80 000 litres par jour, « ce qui oblige l’ONU – y compris l’OMS – et leurs partenaires à faire des choix impossibles », a-t-il prévenu.

Le manque de carburant est récurrent dans ce territoire assiégé dans lequel tout ce qui entre est contrôlé par les Israéliens. Le carburant sert aux générateurs des hôpitaux, aux véhicules humanitaires ou encore aux boulangeries et unités de désalinisation. Mais les Israéliens estiment qu’il peut aussi servir aux combattants du Hamas.

Pour l’heure, les quantités limitées de carburant sont assignées « aux hôpitaux-clés » comme le centre médical Nasser, l’hôpital Al-Amal et un hôpital de campagne koweïtien ainsi qu’à vingt et une ambulances du Croissant-Rouge palestinien. Dans son communiqué, le patron de l’OMS appelle à une réaction, puisqu’il s’agirait « d’empêcher l’arrêt complet des services ». D’ailleurs, l’hôpital européen de Gaza est hors service depuis le 2 juillet. « Perdre plus d’hôpitaux sur le territoire serait catastrophique », a-t-il ajouté.

L’hôpital Nasser, le seul grand hôpital encore fonctionnel à Gaza, a lancé, jeudi, un appel urgent pour obtenir le carburant nécessaire au fonctionnement de son unité de soins intensifs, a rapporté le quotidien Al-Quds. L’hôpital avait déploré que la plupart de ses services étaient déjà hors service et prévenu qu’il risquait désormais de subir des pannes de courant. La situation était particulièrement désastreuse après le transfert de centaines de patients malades et blessés à l’hôpital Nasser à la suite de l’évacuation de l’hôpital européen. Le service de santé de campagne koweïtien a également prévenu qu’il avait un besoin urgent de fioul.