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Euro 2024. Débrief : Espagne ( 2-1) France, avec un Lamine Yamal en taille patron

Spain's forward #19 Lamine Yamal shoots to score his team's first goal during the UEFA Euro 2024 semi-final football match between Spain and France at the Munich Football Arena in Munich on July 9, 2024. (Photo by MIGUEL MEDINA / AFP)

Ce mardi soir à Munich, les hommes de Didier Deschamps ont été éliminés en demi-finale de l’Euro malgré leur ouverture du score. Leur adversaire était trop fort offensivement et eux trop faibles dans ce secteur pour espérer mieux.

L’Espagne a démasqué l’équipe de France et l’a renvoyé à la maison, sans Coupe, sans rien. Les feux d’artifice du 14 juillet auront le goût de pétards mouillés pour les Bleus, pourtant en tête mais balayés en quatre minutes par la furie rouge. Le soir où il ne fallait pas, leur solidité défensive a explosé sous l’impulsion d’une égalisation prodigieuse de Lamine Yamal, auteur d’une frappe enroulée qui l’établit déjà parmi les meilleurs joueurs du monde. À 16 ans et 362 jours, il est devenu le plus jeune buteur de l’Euro. Il va passer un bon anniversaire, la veille de la finale de l’Euro La Roja sera l’immense favorite face à l’Angleterre ou aux Pays-Bas, et personne ne voit qui lui résisterait.

Elle se relève de tout, notamment du premier but dans le jeu dans ce tournoi pour les hommes de Didier Deschamps, un centre de Kylian Mbappé pour la tête de Randal Kolo Muani. Devant, avec un capitaine aux jambes retrouvées et enfin une réalisation construite, les Bleus ont donné du rêve, étonné, mais le miracle n’a pas tenu. C’était trop beau pour être vrai, au fond. Là où quelques jours plus tôt, ils auraient fermé la maison, les fenêtres, les volets, le portail, et attendu la lumière du jour le lendemain pour réapparaître, ils ont laissé l’Espagne revenir dans la partie soit parce qu’ils avaient trop donné avant soit parce que l’adversaire possède une puissance offensive à laquelle ils n’avaient pas été confrontés jusqu’à maintenant. Dani Olmo, auteur du deuxième but (2-1, 25e), a rudoyé un milieu de terrain français souvent dépassé.

Trop peu d’imagination

Le trident dans le cœur du jeu n’a pas réussi à renouveler son volume de courses et ses sauts de cabri au pressing. Les partenaires de Mike Maignan ont souvent été transpercés. Malgré leur temps fort en seconde période – l’Espagne leur a laissé le ballon pour tenter un troisième but en contre -, le coaching du sélectionneur à l’heure de jeu – trois hommes frais dont Antoine Griezmann -, puis encore Olivier Giroud pour quinze bonnes minutes avec le temps additionnel, les A ont manqué d’imagination et de variété pour tromper Unai Simon. Un peu rageant le soir où Kylian Mbappé a renoué avec des feintes, des dribbles installant une menace constante d’abord côté gauche puis au centre quand Bradley Barcola est entré à la place de Randal Kolo Muani. À quatre minutes de la fin, sa balle de match face au but s’est envolée dans le ciel de Munich, en un résumé de sa compétition.

L’attraction avant aura été le péché constant de cette équipe en France en Allemagne, avec l’influence déclinante d’Antoine Griezmann et Kylian Mbappé. Ils auraient pu se hisser en finale en conservant la clé de leur forteresse mais elle s’est écroulée comme un château de cartes devant le génie offensif des Espagnols, pourtant prenables derrière. Avant cette demi-finale, le mix entre l’attitude défensive des Bleus et l’attaque de l’Espagne aurait permis de construire une sélection monstrueuse. Le panache de l’Espagne aura « suffi » pour la porter vers sa première finale d’un Championnat d’Europe depuis 2012. Elle garde son style éternel auquel elle a rajouté de la verticalité grâce à deux ailiers qui sont deux nouveaux magiciens. Ils ont réalisé leur meilleur tour, en faisant disparaître la France.