L’ONU, l’Union européenne, Berlin, Paris… La communauté internationale multiplie dimanche les appels à la désescalade après qu’Israël a promis de répondre à la frappe meurtrière sur le plateau du Golan annexé, imputée au Hezbollah libanais.
La tension montre entre le Hezbollah libanais et Israël. L’État hébreu a promis dimanche de « frapper l’ennemi avec force » au lendemain d’une frappe meurtrière sur le plateau du Golan, annexé par Israël, qui a fait 12 morts. Israël impute le tir au mouvement islamiste libanais, mais ce dernier nie ces accusations.
Israël a estimé que le Hezbollah, allié du Hamas palestinien et soutenu par l’Iran, avait « franchi toutes les lignes rouges » en tirant « sur des civils ». Le Hezbollah paiera « le prix fort » pour cette attaque qui ne restera pas « sans réponse », a averti le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, avant de rentrer plus tôt dimanche d’un déplacement aux États-Unis pour présider une réunion du cabinet de sécurité.
Ces menaces font craindre un embrasement régional en pleine guerre dans la bande de Gaza. La communauté internationale multiplie depuis les appels pour éviter l’escalade. L’ONU a mis en garde contre une « conflagration plus large » dans la région, l’Union européenne (UE) a réclamé une « enquête internationale indépendante » et Berlin a appelé à « agir avec sang-froid ». Paris, qui a condamné l’attaque, a aussi appelé « à ce que tout soit fait pour éviter une nouvelle escalade militaire ».
En fin de journée ce dimanche, le président français Emmanuel Macron a assuré au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu que la France était « pleinement engagée à tout faire pour éviter une nouvelle escalade dans la région », lors d’un entretien téléphonique, a annoncé l’Elysée. Selon l’Élysée, Emmanuel Macron « a également redit la nécessité de parvenir à une solution politique sur la question de la Ligne bleue, sur la base de la résolution 1701 ».
Plus tôt, l’Iran a de son côté mis en garde Israël contre les « conséquences » d’une attaque de représailles au Liban. « Toute action (…) peut conduire à l’aggravation » de « la guerre dans la région », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani. La Syrie a dénoncé les « mensonges » et les « fausses accusations » d’Israël à l’encontre du mouvement libanais.
Une « offensive décisive »
Washington a de son côté assuré « soutenir les efforts » d’Israël « à défendre ses citoyens contre les attaques terroristes » et visant à « mettre fin à ces terribles attaques ». « Mais nous ne voulons pas non plus que le conflit s’aggrave. Nous ne voulons pas qu’il s’étende. C’est l’un de nos objectifs depuis le premier jour, depuis le 7 octobre, et nous continuerons à le faire », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken, depuis le Japon. Selon lui, « toutes les indications » montrent que la roquette a été tirée par le Hezbollah.
Selon Israël, la roquette a été tirée depuis le Liban et a frappé un terrain de football dans la ville de Majdal Shams , causant la mort de 12 jeunes âgés de 10 à 16 ans et une trentaine de blessés. Israël affirme que la roquette était une roquette iranienne, de type Falaq avec une ogive de 53 kilogrammes. Le Hezbollah est le seul à en posséder, selon le ministère israélien des Affaires étrangères.
Vendredi déjà, un commandant de l’armée israélienne avait indiqué que les troupes dans le nord du pays se préparaient à une « offensive décisive » contre le Hezbollah, après des mois d’échanges quasiment quotidiens de tirs transfrontaliers. Le Hezbollah a ouvert dès le 8 octobre, au lendemain de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, un front contre Israël, en soutien aux Palestiniens de Gaza. Fin juin, Israël avait assuré qu’en cas de guerre contre le Hezbollah, il avait la capacité « d’infliger d’énormes dégâts au Liban ».