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Grèce: Amnesty International dénonce les «abus» contre les migrants au centre fermé de Samos

Amnesty International dénonce dans un rapport publié mardi «les arrestations arbitraires et illégales» des migrants au centre fermé de l’île grecque de Samos, et exhorte l’UE à ne pas prendre ce dernier en modèle pour le Pacte migratoire récemment adopté. La Grèce «doit abroger de toute urgence les règles juridiques privant systématiquement et illégalement de liberté les personnes qui demandent l’asile depuis le centre de Samos financé par l’Union européenne (UE)», écrit dans un communiqué Amnesty International.

L’ONG, qui publie mardi un rapport sur le centre de l’île de Samos dans la mer Égée, dénonce notamment une surpopulation avec un pic de 4.850 occupants en octobre 2023. «Cela a conduit à ce que des personnes soient hébergées dans des zones non résidentielles telles que des cuisines, des salles de classe et des conteneurs, dans des conditions inadaptées telles que des cuisines, des salles de classe et des conteneurs, dans des conditions inadaptées», déplore l’ONG.

Conditions de vie «inhumaines et dégradantes»

«La Grèce est depuis longtemps un terrain d’essai pour des politiques migratoires de l’UE fondées sur l’exclusion (…). Les conclusions relatives à Samos montrent que ce modèle est punitif, coûteux et favorise les abus», dénonce Deprose Muchena, directeur général de l’Impact régional sur les droits humains à Amnesty International, cité dans le communiqué. «Sous prétexte d’enregistrer et d’identifier les personnes, les autorités grecques arrêtent de facto tous les résidents du centre à leur arrivée, y compris les personnes en situation de vulnérabilité, ce qui est contraire à leurs droits. Tout cela se passe sur un site financé par l’UE censé être conforme aux normes européennes», poursuit Muchena.

L’UE a adopté à la mi-mai une vaste réforme qui durcit le contrôle de l’immigration dont l’entrée en application est prévue mi-2026. Ce pacte migratoire doit renforcer les contrôles des arrivées aux frontières avec des procédures destinées à faciliter les renvois des migrants déboutés du droit d’asile. Il met aussi en place un système de solidarité entre États membres dans la prise en charge des demandeurs d’asile.

Le 12 juillet, le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l’Europe avait lui aussi rendu un rapport critique sur la politique de rétention des migrants en Grèce. Il avait souligné que les conditions de vie de «nombreuses personnes» rencontrées dans les centres fermés à accès contrôlé, financés par l’Union européenne, «ne pouvaient être décrites autrement que comme étant inhumaines et dégradantes», en particulier à Kos et Samos.