Dans la course à la Maison Blanche, la bataille d’influence numérique s’annonce féroce. Entre polémiques, soupçons de censure et manipulation de l’information, les plates-formes technologiques se retrouvent aux premiers rangs de l’arène politique.
Google essaierait-il d’influencer la campagne présidentielle américaine en faveur de Kamala Harris ? Pour le PDG de X Elon Musk et de nombreux autres soutiens de Donald Trump, cela ne fait aucun doute. Ces derniers pointent du doigt plusieurs épisodes illustrant selon eux le biais du géant de la tech.
Il y a tout d’abord la capture d’écran partagée par Elon Musk le 28 juillet 2024, montrant que lorsqu’il tapait « President Donald » dans la barre de recherche Google, la fonctionnalité d’autocomplétion ne suggérait pas le nom de Donald Trump, mais « Donald Duck ».
Des recherches commençant par « President Joe » suggéraient Biden, tandis que « President Donald » omettait « délibérément » Trump selon ses partisans. D’autres tests ont montré que l’autocomplétion pouvait également passer sous silence la récente tentative d’assassinat du candidat républicain.
Accusations et dénégations
« C’est complètement fou. Google se livre à une ingérence active dans les élections. Ils administrent un gaz lacrymogène au peuple américain et tentent d’effacer la tentative d’assassinat de Trump« , a lancé le sénateur républicain du Texas, Ted Cruz, sur Twitter.
Alors que les accusations se multiplient, la société californienne reconnaît auprès de CBS des « anomalies techniques » empêchant la fonctionnalité d’autocomplétion de fonctionner comme prévu « pour certaines recherches de noms de plusieurs anciens présidents et du vice-président actuel ».
Ainsi, en tapant « Vice President K », certains internautes se sont aperçus du manque de suggestions incluant « Harris ». Google nie par ailleurs toute intervention humaine délibérée visant à orienter les résultats de son moteur de recherche d’une façon ou d’une autre.
Des acteurs incontournables
Ces explications ne convainquent cependant pas les détracteurs du géant de la tech. D’autant que les plateformes technologiques (Twitter, Google, Facebook, Instagram, etc.) semblent être devenues le réceptacle des clivages en cours dans le paysage politique américain.
« C’est probablement juste une coïncidence que les employés d’Alphabet – la maison-mère de Google – aient été les plus gros donateurs de Biden », a déclaré Elon Musk ce lundi 29 juillet 2024, jetant ainsi le discrédit sur la neutralité politique affichée de Google.
Le même Musk, un des principaux soutiens de Donald Trump dans l’industrie de la tech, a lui aussi été pris à parti il y a quelques jours, pour avoir partagé sur son réseau social une vidéo truquée parodiant la probable candidate démocrate Kamala Harris.
Au-delà des considérations partisanes, ces épisodes démontrent l’influence grandissante des figures de la Silicon Valley dans la bataille idéologique et politique aux États-Unis. Chaque tweet polémique, bannissement de compte et autres actions inhabituelles alimentent désormais les accusations de parti pris contre les acteurs.