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Guerre entre Israël et Hamas. Les Etats-Unis se préparent à « toutes les éventualités » face à la crainte d’une escalade militaire dans la région

Le ministre des affaires étrangères jordanien a rencontré à Téhéran son homologue iranien, alors que les tensions sont montées d’un cran après la multiplication, ces derniers jours, des menaces de la part de l’Iran et de ses alliés contre Israël. Dans la bande de Gaza, les bombardements se poursuivent.

Après les Etats-Unis et le Royaume-Uni, la France a appelé dimanche 4 août ses ressortissants à quitter immédiatement le Liban, face aux craintes d’une escalade militaire entre l’Iran et ses alliés d’une part et Israël de l’autre, après l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et du chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr.

Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, les violences transfrontalières entre le Hezbollah et l’armée israélienne ont fait 546 morts au Liban, essentiellement des combattants, mais aussi 115 civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP).

Confrontation entre des troupes américaines et un convoi russe en Syrie -  World Socialist Web Site

Renforcement de la présence militaire américaine dans la région

Jon Finer, conseiller adjoint à la sécurité nationale américain, a déclaré dimanche que les Etats-Unis se préparaient à « toutes les éventualités » face aux craintes d’une escalade militaire entre l’Iran et Israël, répétant qu’il était « urgent » de trouver un accord de cessez-le-feu à Gaza.

« Le Pentagone déploie d’importants moyens dans la région pour se préparer à une possible nécessité renouvelée de défendre Israël d’une attaque, a ajouté le conseiller sur la chaîne américaine ABC. Simultanément, nous nous efforçons de désamorcer la situation diplomatiquement, car nous ne pensons pas qu’une guerre régionale soit dans l’intérêt de qui que ce soit à l’heure actuelle. »

Les Etats-Unis ont mobilisé davantage de navires de guerre et d’avions de combat pour protéger leurs troupes et l’allié israélien face aux menaces de l’Iran et des groupes tels que le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.

Multiplication des appels à quitter le Liban

La Suède, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, la France, l’Arabie saoudite et la Jordanie ont appelé ces dernières vingt-quatre heures leurs ressortissants à quitter le Liban. La France a aussi exhorté ses  citoyens vivant en Iran à « quitter temporairement le pays ».

Après avoir demandé dès fin juin à ses ressortissants de quitter le Liban, le Canada les a appelés samedi à « éviter tout voyage en Israël ». Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec Beyrouth, dont l’allemande Lufthansa, jusqu’au 12 août.

Air France et Transavia ont prolongé cette mesure jusqu’à mardi inclus, et Kuwait Airways va interrompre ses rotations dès lundi. Qatar Airways va annuler ses vols de nuit vers Beyrouth jusqu’à lundi. Lufthansa a aussi suspendu ses vols vers Tel-Aviv jusqu’au 8 août.

Le G7 affirme son «plein soutien» à Israël et condamne «unanimement»  l'attaque de l'Iran

Réunion par visioconférence des chefs de la diplomatie du G7

Les ministres des affaires étrangères du G7 se sont réunis par visioconférence dimanche pour évoquer la situation au Moyen-Orient, exprimant leur « forte préoccupation » face au risque d’escalade dans la région, selon le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani.

« Avec nos partenaires, nous avons exprimé une forte préoccupation face aux récents événements qui menacent d’entraîner une régionalisation de la crise, en commençant par le Liban », a déclaré dans un communiqué M. Tajani, dont le pays assure la présidence tournante du G7.

« Nous appelons toutes les parties à renoncer à toute initiative susceptible d’entraver la voie du dialogue et de la modération et de favoriser une nouvelle escalade », ajoute le communiqué. Les chefs des diplomaties des pays du G7 ont « réitéré la priorité d’une conclusion favorable des négociations sur un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages, tout en intensifiant l’aide humanitaire », précise le texte.

Le chef de la diplomatie jordanienne en Iran sur fond de tensions  régionales | Le Télégramme

Le chef de la diplomatie jordanienne en visite en Iran

Le ministre des affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi, a rencontré dimanche à Téhéran son homologue iranien par intérim, Ali Bagheri, a annoncé l’agence de presse iranienne ISNA. La Jordanie, pays voisin d’Israël avec lequel elle est liée par un traité de paix depuis 1994, est un partenaire-clé de Washington dans la région.

Avant la visite du ministre jordanien, le roi de Jordanie, Abdallah II, a appelé à « éviter davantage de chaos » au Moyen-Orient, lors d’un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, rapporte l’AFP. Selon un communiqué du palais, Abdallah II a évoqué avec M. Macron « les développements dangereux dans la région », et souligné l’importance de « mettre un terme aux actions unilatérales israéliennes » qui « pourraient alimenter la violence ».

Selon le compte rendu d’une conversation téléphonique publié par l’Elysée, Le président français et le roi de Jordanie ont appelé dimanche à éviter « à tout prix » une escalade militaire au Proche-Orient : « Ils ont appelé toutes les parties à sortir de la logique de représailles, à exercer la plus grande retenue et la plus grande responsabilité afin de garantir la sécurité des populations. »

Tôt dimanche, M. Bagheri a également déclaré avoir discuté à deux reprises lors des dernières quarante-huit heures avec ses homologues égyptien et jordanien. Jugeant « sensible » la situation au Moyen-Orient, il a affirmé que « la détermination de l’Iran à réclamer des comptes » auprès d’Israël, son ennemi juré, était « sérieuse ».

Conflit Israël-Hamas : les bombardements se poursuivent malgré les efforts  internationaux pour une trêve

Les bombardements se poursuivent dans la bande de Gaza

La défense civile de Gaza a annoncé au moins trente morts dans une frappe israélienne sur deux écoles situées dans un complexe scolaire, abritant des milliers de déplacés par la guerre dans le petit territoire palestinien.

« Le nombre de martyrs » est « monté à trente », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal, après avoir fait état d’un premier bilan de vingt-cinq morts. Le bombardement, qui a visé « les écoles Hassan Salameh et Al-Nasr » à Gaza a aussi fait des dizaines de blessés, dont certains sont dans un état grave, a-t-il ajouté. Les victimes sont principalement des femmes et des enfants, a-t-il précisé. La frappe a été confirmée par l’armée israélienne, qui affirme qu’elle visait un centre de commandement et de contrôle du Hamas.

Selon le Croissant-Rouge et la défense civile de Gaza, seize Palestiniens ont aussi péri dans des bombardements israéliens à Jabaliya (nord) et Deir Al-Balah (centre). Parmi eux, cinq ont été tués après qu’un drone a visé des tentes de déplacés dans la cour de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir Al-Balah, d’après une source hospitalière.

L’offensive israélienne à Gaza – en riposte à l’attaque du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël et qui a entraîné la mort de 1 197 personnes, en majorité des civils – a fait jusqu’à présent 39 583 morts. Lors d’une réunion hebdomadaire du cabinet dimanche, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dit être prêt à « aller très loin pour libérer tous nos otages, tout en préservant la sécurité d’Israël », alors que 111 personnes sont toujours retenues à Gaza, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.