Ancien commandant d’élite au sein des brigades al-Qassam et cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre, il est recherché par Israël et placé sur la liste américaine des « terroristes internationaux ». Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré qu’il fallait l’« éliminer rapidement ».
Une réorganisation dans les rangs du Hamas. Le mouvement palestinien annonce dans un communiqué, diffusé ce samedi, que le chef de Gaza Yahya Sinouar – cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre– devient son nouveau dirigeant, après l’assassinat le 31 juillet à Téhéran de son chef, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël par le Hamas.
« Le mouvement de résistance islamique Hamas annonce la nomination du dirigeant Yahya Sinouar à la tête du bureau politique du mouvement », indique le communiqué. Quelques minutes après cette annonce, une salve de roquettes a été tirée depuis la bande de Gaza en direction d’Israël, revendiquée par les Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas.
Ce choix est « un message fort adressé à l’occupant (Israël) selon lequel le Hamas poursuit sur la voie de la résistance », a déclaré à l’AFP un responsable du mouvement palestinien sous couvert d’anonymat. « La nomination de l’archi-terroriste Yahya Sinouar à la tête du Hamas, en remplacement d’Ismaïl Haniyeh, est une raison supplémentaire de l’éliminer rapidement et de rayer de la carte cette ignoble organisation », a déclaré e ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, sur le réseau social X.
Partisan d’une ligne dure
Élu en février 2017 à la tête du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar figure parmi les partisan d’une ligne dure contre Israël. Âgé de 61 ans, cet homme ascétique a passé 23 ans dans les prisons israéliennes avant d’être libéré en 2011 dans le cadre d’un échange de prisonniers. Natif de Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza, il avait rejoint le Hamas au moment de sa création en 1987, année de la première Intifada (soulèvement). Il avait ensuite fondé Majd, le service de sécurité intérieure du Hamas.
S’il n’avait pas le dernier mot dans les décisions prises par le groupe, selon les services de renseignement, sa parole était déjà prépondérante au sein du Hamas. « Aucune décision ne peut être prise sans consulter Yahya Sinouar », avait ainsi déclaré Salah al-Din al-Awawdeh, membre du Hamas et analyste politique. « Il n’est pas un leader ordinaire, c’est une personnalité puissante », avait-il également précisé.