L’ancien couple présidentiel a apporté un soutien retentissant à la candidate démocrate à la convention démocrate, électrisant l’assemblée. Répétant leur confiance en la vice-présidente, ils ont aussi étrillé Donald Trump, l’accusant d’avoir « peur de perdre » face à sa rivale.
« Quelque chose de magique dans l’air ». Michelle et Barack Obama ont fait chavirer mardi la convention démocrate en saluant « l’espoir » retrouvé avec Kamala Harris, un mot déjà au cœur de la campagne de l’ex-président américain en 2008. « L’espoir est de retour » a lancé l’ancienne First Lady, toujours immensément populaire dans le parti, comme son mari.
« Ma Kamala Harris est plus que prête pour ce moment », a lancé Michelle Obama, dont l’éloquence et la sereine autorité ont plusieurs fois suscité de véritables rugissements dans la salle survoltée. « Il y a quelque chose de magique et de merveilleux dans l’air », s’est-elle réjouie, vantant « le pouvoir contagieux de l’espoir ».
Elle a toutefois mis en garde contre la « bataille difficile » qui a débuté contre Donald Trump, dont elle a estimé que la rhétorique et la politique « ne font que nous rendre petits », citée par NBC Chicago. « Se faire petit, c’est mesquin (…) c’est malsain (…) et franchement, ce n’est pas présidentiel », a-t-elle étrillé. « Nous devons donc voter en nombre pour effacer tout doute… nous devons écraser tout effort visant à nous supprimer. Notre destin est entre nos mains », a conclu l’ex-Première dame.
« Kamala Harris est prête pour le job »
« Nous sommes prêts pour la présidente Kamala Harris », a assuré après elle le premier président noir des États-Unis, qui a glissé avoir été « enflammé » par le discours de son épouse. « Et Kamala Harris est prête pour le job. C’est une personne qui a passé sa vie entière à se battre pour les gens qui ont besoin d’être entendus », a-t-il ajouté.
« Oui, elle peut ! », a encore dit Barack Obama, faisant bien sûr écho à son propre ancien slogan. La salle s’est alors mise à scander la phrase. Il s’est aussi lancé dans une longue tirade contre Donald Trump, en étrillant ce « milliardaire de 78 ans qui n’arrête pas de pleurnicher » et qui « a peur de perdre », s’adonnant à un « flot constant de plainte et de griefs ». « Nous n’avons pas besoin de quatre années supplémentaires de fanfaronnades, de maladresses et de chaos », a-t-il cinglé.
Le 44e président des États-Unis (2009-2017) s’est exprimé en dernier, dans cette ville de Chicago qui est le fief du couple . Juste avant, le mari de Kamala Harris, Doug Emhoff, avait dressé un portrait plus personnel de la vice-présidente. « Amérique, dans cette élection, tu dois décider à qui faire confiance pour l’avenir de tes familles. J’ai fait confiance à Kamala pour l’avenir de notre famille. C’est la meilleure décision que j’ai jamais prise », a-t-il dit.
Il a qualifié sa femme de « joyeuse guerrière », en racontant de touchantes anecdotes sur leur histoire, notamment le récit d’un message confus laissé sur le répondeur de Kamala Harris après leur premier rendez-vous. Le souriant avocat, très impliqué dans la campagne, et la vice-présidente ont une famille recomposée, avec deux enfants qu’il a eus d’une précédente union. Il a aussi salué le rire tonitruant de la démocrate, dont Donald Trump se moque constamment, assurant quant à lui « aimer ce rire », que Michelle Obama a aussi souligné peu après.
L’ancienne porte-parole de Donald Trump à la Maison Blanche, Stephanie Grisham, est pour sa part venue mettre en garde contre le candidat républicain, qui selon elle n’a « aucune empathie, aucune éthique, aucun respect pour la vérité ».
« L’enthousiasme est de retour »
Pour beaucoup, l’espoir suscité par Kamala Harris rappelle bien l’élan ayant précédé l’élection en 2008 de Barack Obama. « C’est vraiment similaire, il y avait tellement d’enthousiasme quand Obama était candidat, et cet enthousiasme est de retour, c’est merveilleux », a confié Carolyn Culpepper, déléguée afro-américaine de l’Alabama. « Nous étions enthousiastes avec Barack, mais savoir qu’on va le faire une deuxième fois, c’est encore plus enthousiasmant », a expliqué aussi Renell Perry, militante noire de Chicago.
Dans une ambiance très festive, les démocrates avaient auparavant consacré Kamala Harris comme leur candidate. La vice-présidente américaine, faisant un pied de nez à son adversaire Donald Trump, a elle fait salle comble mardi à Milwaukee (Wisconsin), dans l’enceinte où le parti républicain a investi l’ancien président. Kamala Harris y a promis un « avenir de liberté, de possibilités, d’optimisme et de foi ».
Un à un, sur fond de musique assourdissante et de clameurs, les représentants de chaque État américain lui ont apporté leur soutien. Chaque délégation avait choisi un tube célébrant son État d’origine. Nombre de représentants arboraient des accessoires colorés ou agitaient des pancartes, donnant à l’ensemble une allure de gigantesque kermesse, animée par un DJ.