La migration clandestine des jeunes Sénégalais vers l’Europe, notamment via l’Espagne, reste un phénomène préoccupant. Poussés par des facteurs économiques, sociaux et politiques complexes, ils prennent des risques extrêmes pour atteindre une Europe perçue comme un eldorado, malgré les dangers.
Les facteurs poussant à la migration clandestine
La migration clandestine des jeunes Sénégalais vers l’Europe est alimentée par une combinaison complexe de facteurs économiques, sociaux et politiques. Selon Babakar Ndiaye, chercheur principal à Timbuktu Institute, le principal moteur est le manque d’emploi et de perspectives. « La Banque mondiale estime que 12 millions de jeunes entrent chaque année sur le marché du travail au Afrique de l’ouest, mais seulement 3 millions d’emplois sont créés, » en Afrique de l’Ouest, souligne-t-il. La pauvreté croissante, la crise économique et les échecs des politiques publiques ajoutent à ce désespoir, poussant les jeunes à chercher une vie meilleure en Europe, malgré les risques.
Réactions européennes : l’initiative espagnole
Pour contrer cette crise, l’Espagne a lancé des initiatives telles que l’Alliance Afrique Avance et le programme Tierra Firme. Babakar Ndiaye note que ces programmes visent non seulement à réguler la migration mais aussi à traiter les causes profondes. « Le gouvernement espagnol adopte une approche moins répressive et plus respectueuse des droits de l’homme, » explique-t-il. Cependant, il avertit que ces initiatives, bien que positives, sont insuffisantes face à l’ampleur de la demande de migration.
Défis de la coopération bilatérale
L’efficacité des accords bilatéraux pour réguler la migration circulaire entre l’Afrique et l’Espagne repose sur la transparence et la rigueur. « Le principal défi est la transparence dans la sélection des candidats et l’évitement de la politisation du processus, » indique Ndiaye. Il insiste sur la nécessité de gérer ces programmes de manière rigoureuse pour garantir que les bénéficiaires soient réellement qualifiés et qu’ils puissent acquérir des compétences utiles pour leur retour au pays.
Solutions pour une coopération internationale renforcée
Pour renforcer la coopération internationale, Babacar Ndiaye propose des actions globales et holistiques. « Le Pacte mondial pour les migrations de 2018 inclut des mesures contre le trafic illicite et promeut des opportunités de migration régulière, » dit-il. Il plaide pour une distribution plus équitable des ressources et des investissements massifs en Afrique. » On ne réglera ce problème qu’en trouvant une distribution plus équilibrée des richesses et des opportunités à travers le monde. Il est crucial de s’attaquer aux causes profondes de la migration, telles que la mauvaise gouvernance et la corruption, » conclut-il, soulignant que seule une approche intégrée pourra véritablement résoudre ce problème pour garantir la paix et la sécurité humaine.
source:voaafrique