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Guerre en Ukraine. Des explosions ont retenti à l’aube dans la capitale ukrainienne, forçant les habitants à se réfugier dans des abris antiaériens, selon l’agence Associated Press

Cars burn after Russian military strike, as Russia's invasion of Ukraine continues, in central Kyiv, Ukraine October 10, 2022. REUTERS/Gleb Garanich

La Russie a lancé plusieurs attaques sur Kiev lundi matin. De son côté, l’Ukraine n’a pas l’intention de faire machine arrière après ses attaques en territoire russe et affirme qu’elle frappera aussi longtemps que nécessaire, en vue d’obtenir la paix. Volodymyr Zelensky a dénoncé les attaques russes sur des cibles civiles et appelle les Occidentaux à faire davantage pour soutenir l’effort de guerre.

La Russie a lancé une attaque d’envergure lundi 2 septembre 2024 aux premières heures de la journée. L’opération a visé Kiev et comprenait une série de drones, de missiles de croisière et de missiles balistiques. L’armée de l’air ukrainienne a annoncé que plusieurs autres villes ont aussi été visées.

L’ancien boxeur et maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué que les services d’urgence se sont déployés dans les districts de Holosiivskyi et Solomianskyi. Selon un premier bilan, une personne aurait été blessée par des débris tombés dans le district de Shevchenkivskyi.

« Il y aura une réponse à tout. L’ennemi le ressentira », a écrit l’un des collaborateurs de Zelensky, Andrii Yermak, sur sa page Telegram.

Une explosion aurait également retenti à Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine, selon les médias ukrainiens.

L’Ukraine déterminée à attaquer sur le sol russe

Le gouvernement de Kiev est plus déterminé que jamais à porter le combat sur le sol tusse. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), l’État ukrainien a ainsi affirmé vouloir mener « des frappes de longue portée contre des cibles militaires en Russie. Aussi longtemps qu’il le faudra ».

Une escalade qui semble inquiéter les États-Unis, alors que Washington avait exigé, lors des deux premières années de la résistance à l’invasion russe, que son aide militaire était soumise au fait que l’Ukraine ne devait s’en servir qu’à des fins défensives, et non pour attaquer sur le sol russe.

Volodymyr Zelensky dénonce les frappes russes

Le président ukrainien s’est tourné vers les réseaux sociaux au cours de la journée du dimanche 1er septembre pour dénoncer les récentes attaques de Moscou contre la 2e plus grande ville du pays.

« La Russie a de nouveau attaqué Kharkiv de manière brutale », a indiqué Volodymyr Zelensky« À ce jour, il y a près de cinquante blessés. Les secouristes continuent de dégager les décombres, et des rapports font état de personnes coincées en dessous. Il s’agit de cibles civiles ordinaires : centre commercial, palais des sports, zones urbaines ».

Selon le chef de l’État ukrainien, ces attaques démontrent que le Kremlin cherche à se venger : « Chaque frappe de ce type sur Kharkiv et nos autres villes et villages prouve la justesse de nos tactiques, en particulier dans la région de Koursk. Nous devons repousser la guerre là où elle est partie, en Russie. Et pas seulement dans les zones frontalières. L’État terroriste doit comprendre ce qu’est vraiment la guerre ».

Zelensky estime par ailleurs que les frappes ukrainiennes en Russie constituent un moyen de négocier un arrêt des combats : « […] les armes de longue portée sont essentielles pour mettre fin à cette guerre. Avec nos drones et nos missiles, nous pouvons accomplir une partie de la mission. Mais une véritable paix, une véritable fin de cette guerre, est une tâche globale. Pour forcer la Russie à la paix, pour la faire passer d’une rhétorique trompeuse sur les négociations à des mesures concrètes pour mettre fin à la guerre, pour nettoyer notre territoire de l’occupation et des occupants, des outils efficaces sont nécessaires ».

Et le président ukrainien de lancer un nouvel appel aux Occidentaux : « Cela dépend du président Biden, du Premier ministre Starmer, du président Macron, du chancelier Scholz et d’autres ».

Lourdes pertes russes en trois mois

L’État-Major ukrainien a publié son bilan régulier des pertes subies par les troupes russes depuis l’invasion du pays le 24 février 2022.

Selon Kiev, 616 300 soldats de Moscou auraient été mis hors d’état de combattre, en étant tués, blessés ou faits prisonniers, soit une hausse de 1 350 soldats en l’espace de vingt-quatre heures.

Les forces du Kremlin auraient également perdu 23 881 citernes et véhicules de ravitaillement (+56). Le décompte fait aussi état de la destruction de 17 636 pièces d’artillerie (+22), 16 760 véhicules blindés (+24) ou encore 14 507 drones (+36), 8 592 chars d’assaut (+10) et 2 557 missiles de croisière.

Les forces ukrainiennes de défense estiment par ailleurs avoir mis hors d’état de nuire 36 810 soldats russes et détruit 1 517 systèmes d’artillerie au cours du mois d’août. En l’espace de trois mois, Kiev aurait par ailleurs atteint 107 520 soldats ennemis, mais aussi détruit 4 452 systèmes d’artillerie, 1 813 véhicules blindés, 852 chars et 125 systèmes de défense aérienne.

La publication régulière de ces chiffres, qui n’ont pu être vérifiés, fait partie de la stratégie de communication ukrainienne destinée à saper le moral des troupes de Moscou.

Refuge pour les animaux des zoos ukrainiens

Le conflit en Ukraine affecte également les animaux, et notamment ceux qui se trouvaient placés dans des enclos. Yuna, une lionne rescapée vient heureusement de trouver refuge au Royaume-Uni, au sein du Big Cat Sanctuary situé dans le Kent.

Âgée de trois ans, Yuna avait été sauvée d’une maison située dans une zone de bombardements où elle était détenue illégalement chez un particulier. En janvier, la lionne avait été victime d’un traumatisme crânien provoquant une ataxie (perte de la coordination des mouvements) des suites d’une explosion à proximité de son enclos. Elle avait alors été confiée au centre Wild Animal Rescue, soutenu par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).

Yuna est la première d’un groupe de cinq lions rescapés d’Ukraine qui seront transférés au Big Cat Sanctuary, après avoir bénéficié de placements temporaires en Belgique.

À terme, elle sera accompagnée par Rori, un mâle également traumatisé par les bombardements, deux jeunes sœurs, Amani et Lira, âgées d’environ un an, et Vanda, une autre jeune femelle ayant souffert de sévère malnutrition sévère après avoir été détenue dans un appartement du sud-est de l’Ukraine à proximité d’une centrale nucléaire.