Un an après ses centaines de millions dépensés sur le marché des transferts, l’Arabie saoudite a vécu cet été l’acte II de sa montée en puissance sur le football mondial. Alors que le mercato vient de fermer ses portes, quel bilan peut-être tiré sur la stratégie de la Saudi Pro League ?
Quelques jours après celui des principaux championnats européen, l’Arabie saoudite a vu son mercato se terminer lundi 2 septembre au soir. Si l’acte 1 de son offensive sur le Vieux Continent avait vu l’arrivée de nombreuses stars l’été dernier, l’acte II a été différent sur plusieurs aspects. Petits points de comparaison.
Des dépenses globales divisées par deux
En 2023, l’Arabie saoudite avait été le deuxième championnat le plus dépensier dans le monde avec 977 millions d’euros investis dans les transferts (2,8 milliards pour la Premier League). Cet été, le recul est net puisque le Royaume a recruté pour seulement 455 millions d’euros ce qui place le championnat saoudien derrière la Premier League (2,3 milliards), la Serie A (999 millions), la Ligue 1 (722 millions), la Bundesliga (601 millions) et la Liga (555 millions d’euros).
Moins de stars
L’an passé, l’Arabie saoudite avait enflammé la planète football avec les arrivées de stars du football mondial comme Karim Benzema, Sadio Mané, Neymar ou encore Riyad Mahrez. Au total, 19 joueurs avaient rejoint la Saudi Pro League contre plus de 20 millions d’euros, cet été ils sont seulement sept : Moussa Diaby (60 millions d’euros), Mohamed Simakan (45 millions), Ivan Toney (42 millions), Marcos Leonardo (40 millions), Moteb Al-Harbi (29 millions), Joao Cancelo (25 millions) et Steven Bergwijn (21 millions). Aucune réelle star du football, les principales cibles comme Kévin de Bruyne, Virgil Van Dijk ou Mohamed Salah n’ayant pas donné suite aux approches. Un coup d’arrêt.
Un petit nouveau parmi les clubs dépensiers
Al-Ahli, Al-Hilal, Al-Ittihad et Al-Nassr, tous détenus par le fonds public d’investissement saoudien (PIF), sont toujours les quatre clubs les plus dépensiers de l’été, la palme revenant au Al-Ittihad de Karim Benzema et ses 102 millions mis sur la table. Néanmoins, il est intéressant de noter que le promu Al-Qadisiya tire son épingle du jeu avec 79 millions d’euros soit davantage qu’Al-Ahli. Pierre-Emerick Aubameyang et Nacho ont notamment signé là-bas. Cela s’explique par la présence de Saudia Aramco, la première compagnie pétrolière mondiale, propriétaire du club. Un nouveau venu dans la danse.
Toujours de gros salaires
La fiche de paie est toujours l’un des principaux arguments des Saoudiens pour convaincre les joueurs de rejoindre le Golfe. Si les montants en 2024 n’atteignent pas ceux mirifiques de l’an passé à Benzema, Fabinho ou Kanté, ceux-ci sont toujours hors d’atteinte pour bon nombre de clubs européens. Joao Cancelo émarge ainsi à 15 millions, Moussa Diaby 13 millions d’euros, c’est un peu plus que Mohamed Simakan ou Pierre-Emerick Aubameyang à 10 millions chacun.
Aucun départ majeur à signaler
C’était l’une des craintes des dirigeants saoudiens : les joueurs européens n’allaient-ils pas quitter le navire rapidement ? Un décalage dans le mode de vie, un retard dans la professionnalisation, des retards de salaire… les interrogations étaient nombreuses mais aucun joueur recruté à prix d’or n’a pris la poudre d’escampettes malgré quelques critiques, parfois, à l’image de celles d’Aymeric Laporte. Ainsi, les départs d’Allan Saint-Maximin (en prêt à Fenerbahçe) Jota (parti au Stade Rennais) ou Rakitic (parti librement à Split) font partie des noms un tant soit peu connus à avoir quitté le pays. C’est peu et ça, c’est un succès.