De nos jours, l’intelligence artificielle se positionne comme un outil pouvant contribuer efficacement à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Toutefois, pour plus d’efficience, elle doit être tropicalisée afin de prendre en compte les réalités et les spécificités du continent africain.
Un système financier favorisant l’essor économique des pays implique une bonne allocation des capitaux. Cependant, la liberté des mouvements de capitaux, à savoir les investissements directs, les investissements en portefeuille, les transferts de fonds, les opérations financières et autres mouvements de capitaux entre les États, est bien garantie par la législation, malgré les risques inhérents. Face à ces nombreuses opérations financières journalières, mensuelles et annuelles, il apparaît difficile pour les régulateurs d’avoir une maîtrise complète de tous ces flux financiers. Cela, en se basant uniquement sur une documentation abondante qui ne permet pas d’avoir une lisibilité claire du bénéficiaire effectif. Aujourd’hui, avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) au service de la conformité, il est possible de s’assurer que le client respecte les différentes législations anti-corruption. Et cela est rendu possible grâce au Know Your Customer (KYC), qui permet de suivre tout le processus pour vérifier l’identité de chaque partie prenante à une opération bancaire. Hier, lors du deuxième jour de la 8ᵉ édition du forum annuel d’Afreximbank sur la conformité, les panélistes, débattant sur l’application de l’IA à la conformité, ont tous salué l’avènement des moteurs d’intelligence artificielle, qui émerveillent tant par leur capacité de traitement que par les risques qu’ils soulèvent.
L’IA, un promoteur pour l’Afrique
Convaincus qu’avec l’IA, cette machine qui redéfinit les limites du monde, l’Afrique n’a d’autre choix que de prendre le train en marche, puisqu’elle se trouve à un tournant décisif, des experts de la conformité, des régulateurs et des professionnels du commerce international, réunis en débat à Dakar du 4 au 6 du mois courant dans le cadre du forum 2024 d’Afreximbank, portant sur le thème : « Une meilleure conformité – Un meilleur commerce : les implications des nouvelles exigences du GAFI relatives à l’identification du bénéficiaire final et leurs impacts sur les échanges commerciaux », ont souligné l’importance de cette opportunité tout en insistant sur la nécessité de tropicaliser l’IA. Selon eux, l’IA, développée aux États-Unis, répond aux besoins et aux réalités de ce pays. En clair, les algorithmes conceptualisés ne prennent pas en compte nos réalités. D’où la nécessité de tropicaliser l’IA afin d’éviter de tomber dans le piège. Car, disent-ils, l’IA n’est pas du simple copier-coller, mais un mécanisme de pointe et il faut avoir de la connaissance pour en faire bon usage. Vu sous cet angle, l’Afrique, riche en talents, doit saisir toutes les opportunités qu’offre l’IA pour devenir un leader dans cette révolution, soutiennent les experts du secteur.