« Piéger » des objets civils : la légalité de la manoeuvre était en question, hier, vendredi 20 septembre, à l’ONU, à la demande de l’Algérie. Après les milliers d’explosions de bipeurs, puis les centaines d’explosions de talkies-walkies cette semaine au Liban, visant les membres du Hezbollah, tuant 37 personnes au moins et faisant près de 3 000 blessés, le Conseil de sécurité s’est saisi de la question qui pourrait avoir des répercussions sur le droit humanitaire international. Les pays arabes ont sommé le Conseil de désigner la culpabilité d’Israël et de lui demander des comptes.
L’ONU est très claire: le droit humanitaire international interdit l’utilisation d’appareils piégés ayant l’apparence d’objets inoffensifs. Sans cela, cela constitue un crime de guerre. Abdallah Bou Habib, le ministre des Affaires étrangères libanais a lui qualifié Israël « d’État voyou », et apparenté la pratique à du terrorisme.
« Brutalité » et « terreur »
« Faire exploser à distance, dit-il, des appareils de communication de façon collective, sans aucun égard pour ceux qui les portent ou qui est autour est une méthode de guerre sans précédent dans sa brutalité et sa terreur, ciblant des milliers de personnes d’âges différents vaquant à leurs occupation dans leurs maisons, dans la rue, à leur travail, dans les centres commerciaux, c’est tout simplement du terrorisme. »
Appel à la retenue maximale
L’ambassadeur israélien n’a pas voulu reconnaître la responsabilité de son pays dans les attaques simultanées, mais a suggéré au Liban de prendre des mesures contre le Hezbollah. Alors que l’escalade s’intensifie à la frontière israélo-libanaise, l’ONU a appelé à la retenue maximale des parties.