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L’appel à la réconciliation d’Ali Bongo divise les Gabonais

Au Gabon, Ali Bongo a décidé de renoncer à la vie politique, un choix qui suscite surprise et interrogations parmi la population. Dans une lettre ouverte, le président déchu appelle à la réconciliation et demande la clémence pour sa famille, détenue depuis un an.

L’engagement sur l’honneur de l’ex chef de l’Etat surprend et suscite des interrogations au sein de la population.

Les réactions sont variées. À peine lancé dans une lettre ouverte adressée aux peuples gabonais, l’appel à la réconciliation d’Ali Bongo Ondimba et sa demande de clémence pour sa famille sont déjà rejetés par une partie de l’opinion publique.

Certains estiment que son appel est trop facile et qu’il doit d’abord répondre de ses actions.

« On attendait ça depuis longtemps, est ce qu’il l’a fait ? Non il s’est entêté. Si les militaires n’avaient pas fait le coup d’état, il aurait continué à faire pire. Non c’est trop facile son appel. Il faut qu’il [Ali Bongo] paie d’abord », réagit un Gabonais.

« Est-ce garder sa famille emprisonnée va résoudre les problèmes ? Peut-être qu’en les libérant ils vont apporter leur part à l’édifice qu’on veut construire maintenant », assure-t-il.

D’autres, comme le journaliste Wilfried Mbouroubou, soutiennent la réconciliation, mais soulignent que la justice doit d’abord évaluer la demande de clémence d’’Ali Bongo en faveur de sa famille.

« La justice fait son travail. Mais il revient aux nouvelles autorités de voir comment alléger les conditions de détention de la famille Bongo, peut- être pas les libérer », soutient l’homme des medias.

Bertille Assengone, cadre de l’éducation nationale, plaide pour le pardon, déclarant: « Le seigneur nous pardonne tout ce que l’on fait. Mais pourquoi ne pas pardonner à ce monsieur qui lui-même reconnait ses erreurs ».

En revanche, David Mberakouma, ancien militant de l’ex-parti au pouvoir, rejette l’idée que la réconciliation soit liée à Ali Bongo Ondimba, soutenant plutôt l’actuel leader, Brice Clotaire Oligui Nguema. La démarche du président déchu aura visiblement du mal à prospérer.

« Il est hors de question que la réconciliation nationale soit l’affaire d’Ali Bongo. Si c’est l’appel de Brice Clotaire Oligui Nguema nous répondrons positivement parce que nous voyons tous les efforts qu’il fournit pour transformer notre pays », s’insurge M. Mberakouma.

Les avocats d’Ali Bongo ont annoncé à la presse leur intention de saisir les juridictions internationales pour obtenir la libération de la famille d’Ali Bongo Ondimba, notamment celle de Sylvia, son épouse et de son fils Nourredine.