La pointe sud du continent de l’île de Pâques a pu observer l’événement en totalité. L’éclipse était visible partiellement dans plusieurs pays sud américains.
Ce mercredi, une partie de l’hémisphère sud a été témoin d’une éclipse annulaire de Soleil. De rares personnes ont pu apercevoir la splendeur de l’«anneau de feu» dans la semi-désertique Patagonie chilienne et argentine.
La pointe sud du continent et l’île (chilienne) de Pâques ont eu le privilège de voir pleinement le phénomène, né dans le Pacifique nord pour s’achever dans l’Atlantique sud. Mais plusieurs pays sud-américains, et îles du Pacifique, ont pu l’observer de façon partielle.
«C’était impressionnant, merveilleux. Comme un petit crépuscule», s’est enthousiasmé auprès de l’AFP Ninoska Huki, 55 ans, depuis l’île de Pâques aux 7000 habitants, à 3500 km des côtes chiliennes, parmi les premiers à pouvoir observer l’éclipse annulaire à la mi-journée locale, avec en toile de fond les statues «Moai». Au moment de l’anneau de feu, «il y avait beaucoup de vent, ce qui a aussi contribué au reflet, et à un moment sublime où nous étions calmes en regardant l’éclipse. Un magnifique crépuscule», méditait M. Huki.
«Spécial au Sud»
Loin de l’autre côté de la cordillère des Andes, dans la Patagonie argentine, à Puerto San Julian, petite station balnéaire à 2100 km de Buenos Aires, quelques centaines de personnes dûment couvertes bravaient froid et vent, pour regarder la lune grignoter le soleil autour de 17H25 locales (20H25 en France), a constaté l’AFP. Petits télescopes, lunettes spéciales éclipse ou… masque de soudeur, les astronomes amateur, souvent des locaux venus en famille, mais parfois des passionnés arrivés de loin, goûtaient autant le phénomène que l’ambiance du lieu, au bout du bout du continent.
«J’avais vu une éclipse totale, j’étais impressionné, et à partir de là, j’ai commencé à suivre toutes les éclipses que je pouvais en Argentine», commentait Julio Fernandez, retraité de 58 ans venu de Cordoba, a 2.200 km. «Mais ici c’est spécial parce que c’est bien au sud». «J’ai déjà vu trois éclipses totales de Soleil, mais c’était ma première annulaire. Je suis venue de Buffalo (nord-est des États-Unis) rien que pour ça. Et c’était spectaculaire !» s’émerveillait Susan Patkin, 66 ans.
«Une éclipse solaire est l’interposition de la Lune entre le Soleil et la Terre», rappelait à l’AFP Diego Hernandez, responsable de la diffusion scientifique du Planétarium de Buenos Aires. Mais dans le cas de mercredi, «la Lune va être un peu plus éloignée de la Terre que d’habitude, chose qui se produit environ une fois par mois». Aussi, «la Lune ne peut recouvrir complètement le Soleil», d’où un anneau orangé, «une sorte d’anneau de lumière provenant du Soleil». Avant et après cet anneau de feu, c’est un «croissant de soleil» qui est visible.
L’éclipse a débuté dans le nord du Pacifique puis d’Ouest en Est, avant de «passer» par plusieurs îles et archipels, puis de traverser la Patagonie chilienne, la Cordillère des Andes, la Patagonie argentine, pour finir dans l’Atlantique sud. Si le phénomène de l’éclipse devait durer plus de trois heures, de 17H00 à 20H30 GMT environ, selon la Nasa, l’éclipse annulaire parfaite dans une bande restreinte, n’a duré que quelques minutes.
Lune et soleil, rendez-vous en mars
Partiellement, c’est-à-dire sans «l’annularité», elle pouvait être vue depuis la Bolivie, le Pérou, le Paraguay, l’Uruguay, certaines parties du Brésil, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et plusieurs îles des océans Pacifique et Atlantique, selon la Nasa. Pour admirer «l’anneau de feu» en Argentine, il fallait se rendre dans la province de Santa Cruz, paysage aride, froid et désertique, une immense province (de la taille du Royaume Uni) qui est la deuxième moins densément peuplée du pays (après la Terre de Feu), avec 1,5 habitant au kilomètre carré. Mais à la faune abondante de manchots, lions de mer et oiseaux marins.
Un public guère comparable aux millions d’Américains, du nord et du sud, qui avaient en octobre 2023 pu jouir pleinement du dernier «anneau de feu», observable de l’Oregon à la Colombie. L’éclipse de mercredi, précise l’Institut français de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (Imcce) est la 18ème éclipse annulaire de Soleil du 21e siècle, et la seconde éclipse de 2024 après l’éclipse totale d’avril.
La prochaine éclipse, partielle, de soleil aura lieu le 29 mars 2025, visible surtout depuis l’ouest de l’Amérique du Nord, l’Europe et le nord-ouest de l’Afrique.