Sur ce dossier majeur de politique étrangère, la candidate démocrate à la Maison Blanche a cherché à se différencier clairement de son concurrent Donald Trump, à un mois de l’élection présidentielle.
Alors que la candidate à la présidentielle américaine Kamala Harris assure qu’elle ne rencontrerait pas Poutine sans que Kiev ne soit représenté, Séoul affirme que des soldats nord-coréens sont morts sur le front ukrainien… Le Figaro fait le point sur la situation sur la guerre en Ukraine ce mardi 8 octobre.
En cas de rencontre avec Poutine, Harris assure qu’un représentant de Kiev serait présent
La vice-présidente américaine Kamala Harris a assuré lundi 7 octobre qu’elle ne rencontrerait pas Vladimir Poutine pour parler de la guerre en Ukraine, sans que Kiev ne soit représenté. Si elle est élue présidente, une rencontre avec le président russe n’aurait «pas lieu bilatéralement, sans l’Ukraine», a-t-elle expliqué dans un entretien à la chaîne CBS. «L’Ukraine doit avoir son mot à dire dans l’avenir de l’Ukraine.»
Sur ce dossier majeur de politique étrangère, la candidate démocrate à la Maison Blanche a cherché à se différencier clairement de son concurrent Donald Trump, à un mois de l’élection présidentielle. «Si Donald Trump était président, Poutine serait assis à Kiev en ce moment même, soyons clairs», a-t-elle insisté. «Il dit: “Oh, je peux y mettre fin dès le premier jour”. Vous savez ce que c’est? Il s’agit d’une capitulation.»
Donald Trump assure régulièrement qu’en cas de retour au pouvoir, il mettrait fin à la guerre en Ukraine avant même une éventuelle prise de fonctions en janvier. Mais il ne précise jamais comment il s’y prendrait. «Nous soutenons la capacité de l’Ukraine à se défendre contre l’agression non provoquée de la Russie», a rappelé Kamala Harris.
Interrogée sur un éventuel soutien à une inclusion de l’Ukraine dans l’Otan, elle n’a pas voulu se projeter au-delà de l’élection présidentielle. «Ce sont des questions que nous traiterons si et quand nous en arriverons là», a-t-elle déclaré. Fin septembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a effectué une visite aux États-Unis, où il a rencontré l’actuel président américain Joe Biden, ainsi que Kamala Harris et Donald Trump.
Des soldats nord-coréens ont très probablement été tués en Ukraine, selon Séoul
Des soldats nord-coréens ont très probablement été tués en Ukraine après y avoir été envoyés pour prêter main-forte à la Russie, a affirmé le nouveau ministre sud-coréen de la Défense. Un média ukrainien a soutenu ce week-end que six officiers nord-coréens étaient morts lors d’une attaque de missile ukrainienne survenue jeudi près de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine occupé par la Russie.
Le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, a déclaré mardi lors d’une audition parlementaire que cela était «très probable». «Nous évaluons comme très probable qu’il y ait eu des victimes parmi des officiers nord-coréens et soldats en Ukraine, étant donné diverses circonstances», a affirmé le ministre. Séoul s’attend de plus à ce que Pyongyang achemine davantage de soldats sur le front ukrainien pour épauler son allié russe, qui a déclenché une opération militaire le 24 février 2022. «La question du déploiement de troupes régulières est très probable en raison des accords mutuels (passés entre Moscou et Pyongyang) qui ressemblent à une alliance militaire entre la Russie et la Corée du Nord», a estimé Kim Yong-hyun.
Des experts affirment depuis plusieurs mois que des missiles nord-coréens sont déployés en Ukraine par les forces russes, malgré les démentis de Moscou et Pyongyang. D’après Séoul, la Corée du Nord a envoyé des milliers de conteneurs d’armement à la Russie, destinés à être utilisés en Ukraine. Le pays est-asiatique, doté de l’arme nucléaire, a renforcé ses liens militaires avec Moscou ces dernières années. Le président russe Vladimir Poutine a effectué une rare visite à Pyongyang en juin pour y signer un accord de défense mutuelle avec le numéro un nord-coréen, Kim Jong Un.
L’intensification récente des essais et de la production de pièces d’artillerie ainsi que de missiles de croisière par la Corée du Nord pourrait être liée à l’envoi de cargaisons à destination de la Russie, avertissent des experts. En vertu de sanctions prises à l’ONU, Pyongyang a l’interdiction d’effectuer de quelconques essais d’armes recourant à la technologie balistique. Moscou a toutefois utilisé son veto en mars au Conseil de sécurité des Nations unies pour mettre un terme au système de surveillance des sanctions de l’ONU visant son allié de longue date.