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États-Unis Présidentielle 2024 : immigration, économie, international… Quel est le programme de Donald Trump ?

PALM BEACH, FLORIDA - NOVEMBER 15: Former U.S. President Donald Trump speaks during an event at his Mar-a-Lago home on November 15, 2022 in Palm Beach, Florida. Trump announced that he was seeking another term in office and officially launched his 2024 presidential campaign. Joe Raedle/Getty Images/AFP

L’ancien locataire de la Maison Blanche, qui tente de briguer un second mandat, promet notamment d’augmenter fortement les droits de douane sur les importations et de lancer « la plus grande opération d’expulsion » de migrants.

À quoi ressemblerait le second mandat de Donald Trump s’il était élu le 5 novembre prochain ? L’ancien président américain et son colistier JD Vance ont énoncé les grandes lignes du programme du candidat républicain lors des différents meetings, dans les interventions médiatiques et dans un document d’une dizaine de pages. Voici ces principales mesures.

Économie

Le candidat républicain souhaite « mettre fin à l’inflation », qui atteint, en cumulé, 20% sous Joe Biden, et « rendre l’Amérique à nouveau abordable ». Il a ainsi promis d’augmenter fortement les droits de douane, de « plus de 10 % » sur toutes les importations, et de 60% sur les produits en provenance de Chine . Avec ces recettes, il pense pouvoir financer une « large baisse d’impôts ».

Autre mesure phare de Donald Trump : la suppression de la taxe sur les pourboires. Sur le logement, il estime que le recul de l’inflation permettra de faire baisser les coûts de l’immobilier et les taux d’emprunt.

Donald Trump s’est aussi engagé à faire des États-Unis « la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies » et à confier au milliardaire Elon Musk la responsabilité d’un large audit  de l’administration américaine.

Avortement

Donald Trump ne manque pas une occasion de se targuer qu’il est à l’origine de l’annulation du droit fédéral à avorter, décidée en juin 2022 par la Cour suprême, permettant à chaque État de décider de sa législation en la matière. Néanmoins, il s’oppose à une interdiction au niveau fédéral car il considère que chaque État doit être libre de décider lui-même.

Dans une interview à Time en mai, Donald Trump a indiqué qu’il laisserait le champ libre aux États s’ils décidaient de poursuivre en justice des femmes ayant avorté au-delà de la date limite : « Je n’ai pas à être à l’aise ou pas à l’aise. Cela n’a absolument aucune importance. » Il a par ailleurs promis que son administration « sera formidable pour les femmes et leurs droits reproductifs ».

Armes à feu

Donald Trump défend farouchement depuis des années le Deuxième amendement, droit constitutionnel qui permet aux Américains de porter une arme à feu. Après l’effroyable tuerie dans une école primaire au Texas en 2022, Donald Trump avait appelé à « armer les citoyens » pour combattre le « mal dans notre société ». Déjà en 2018, après la terrible tuerie dans un lycée de Parkland, il avait proposé d’armer les enseignats, avant de nuancer que tous ne seraient pas concernés.

Le candidat républicain, qui a bénéficié durant sa première campagne du soutien de la National Rifle Association (NRA), puissant lobby des armes à feu, doit se livrer à un exercice d’équilibriste et reste toujours très prudent sur d’éventuelles modifications législatives d’ampleur.

Immigration

C’est l’un de ses sujets de prédilection. Le candidat républicain a promis de lancer « la plus grande opération d’expulsion » de migrants dès le premier jour de son mandat. « Nous allons les renvoyer aussi vite que possible », a-t-il lancé, accusant les migrants « d’empoisonner le sang du pays  ».

Le septuagénaire, connu pour son célèbre projet de mur à la frontière avec le Mexique qu’il a l’intention de terminer, n’exclut pas de déployer l’armée et la garde nationale pour sécuriser la frontière et d’ouvrir de nouveau camps de rétention afin de procéder à ces expulsions.

Il prévoit aussi d’annuler le droit du sol automatique « pour les enfants nés de migrants en situation irrégulière » et de « rétablir » son décret migratoire controversé ciblant des pays musulmans.

Environnement

Connu pour être un fervent climatosceptique, Donald Trump a promis de « mettre rapidement fin à la grande arnaque verte », en référence aux centaines de milliards de dollars engagés par l’administration Biden pour le climat. Lors de son premier mandat, il avait supprimé des centaines de mesures de protection de l’environnement prises par l’ancienne administration.

De la même manière, il promet d’annuler les mesures prises en faveur des véhicules électriques par le président Biden, et de retirer à nouveau les Etats-Unis de l’accord de Paris, comme il l’avait déjà fait lors de son premier mandat.

Son nouveau cheval de bataille ? « On va forer du pétrole comme des malades » en particulier dans l’Arctique, a-t-il assuré à ses partisans, ce qui permettra selon lui de faire « baisser très rapidement » les prix de l’énergie.

Ukraine et Proche-Orient

S’il était élu, Donald Trump a assuré qu’il réglerait la guerre en Ukraine «en 24 heures », mais sans donner de détails sur son plan « précis » car il veut garder « la surprise ». Dans son programme d’une dizaine de pages, il ne mentionne pas directement la guerre en Ukraine. Il évoque seulement la volonté de « restaurer la paix en Europe ».

Sur la guerre au Proche-Orient, Donald Trump s’est posé en défenseur absolu d’Israël après l’attaque du Hamas du 7 octobre. Il est depuis un peu plus flou sur l’inconditionnalité de ce soutien, affirmant ne pas être « exactement sûr d’adorer la façon » dont Israël mène son offensive à Gaza.

Il a publié début octobre un communiqué cinglant tenant le président Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris pour responsables de l’explosion des tensions. Plus récemment, il a également affirmé qu’Israël devrait  «frapper » les installations nucléaires iraniennes en réponse à l’attaque de missiles sur l’État hébreu fin septembre.