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Tensions au Proche-Orient : le Hezbollah affirme avoir ciblé une base navale et une base du Renseignement en Israël

Le Hezbollah libanais a revendiqué ce mardi des frappes sur deux positions «dans la banlieue de Tel-Aviv» après une nuit tendue au Liban, visé par les bombardements israéliens.

Au lendemain d’une série de bombardements israéliens, le mouvement libanais a déclaré avoir frappé le Nord d’Israël tôt ce mardi. Lundi, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé environ 300 cibles du Hezbollah au Liban en 24 heures après avoir élargi son offensive contre le groupe pro-iranien en visant son système financier. Le Figaro fait le point sur la situation.

Tel-Aviv visée deux fois en quelques heures

Le mouvement libanais Hezbollah a déclaré avoir tiré tôt mardi des roquettes sur plusieurs positions en Israël, dont une base navale et une base du Renseignement militaire près de Tel-Aviv, visée pour la deuxième fois en quelques heures. Ces frappes interviennent au lendemain d’une nuit tendue au Liban, où la banlieue sud de Beyrouth a de nouveau été visée par des bombardements israéliens, qui ont notamment fait quatre morts dont un enfant dans des frappes près d’un hôpital public, selon le ministère de la Santé libanais. Une «salve de roquettes» a été tirée contre «la base Glilot de l’Unité 8200 du Renseignement militaire», selon un communiqué du Hezbollah. Lundi soir, le mouvement pro-iranien avait déjà revendiqué des frappes similaires sur cette même position. Le mouvement pro-iranien a aussi revendiqué mardi des tirs de roquettes sur une autre position «dans la banlieue de Tel-Aviv», visant la localité de Nirit, à une vingtaine de km à l’est de Tel-Aviv. Dans le nord d’Israël, une «salve de roquettes» a aussi visé la «base navale de Stella Maris au nord-ouest de Haïfa», selon un communiqué du Hezbollah.

Blinken retourne au Proche-Orient en quête de cessez-le-feu à Gaza

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a quitté Washington lundi en direction d’Israël, à deux semaines de l’élection présidentielle aux États-Unis, dans l’espoir de capitaliser sur la mort du chef du Hamas pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. La Maison Blanche a cependant aussitôt cherché à tempérer les attentes. «Je ne peux pas vous dire que les négociations vont reprendre à Doha, au Caire ou où que ce soit ailleurs», a fait savoir le porte-parole John Kirby devant la presse. Il s’agit du 11e voyage au Moyen-Orient du secrétaire d’État américain depuis le début de la guerre dévastatrice à Gaza, provoquée par le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

Au cours de cette tournée, il se rendra aussi mercredi en Jordanie pour discuter notamment de l’aide humanitaire, jugée largement insuffisante dans la bande de Gaza. Le secrétaire d’État a également l’intention de s’entretenir avec les Israéliens des représailles attendues contre l’Iran pour les décourager de toute action susceptible d’aggraver encore plus le conflit régional, a ajouté ce diplomate sous couvert d’anonymat. La communauté internationale attend fébrilement cette riposte israélienne à l’attaque de Téhéran, qui avait lancé 200 missiles vers Israël début octobre.

«Le moment est venu d’aller de l’avant, de progresser vers un cessez-le-feu», a déclaré le président américain vendredi dernier en Allemagne, en annonçant qu’il dépêchait son chef de la diplomatie dans la région. Le déplacement du secrétaire d’État intervient quelques jours après qu’il a, avec le ministre de la Défense Lloyd Austin, averti Israël que les États-Unis pourraient suspendre une partie de leur aide militaire, qui se chiffre en milliards de dollars, si le premier ministre Benyamin Netanyahou ne permettait pas, dans les 30 jours, l’entrée d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté et où se poursuivent les frappes israéliennes, notamment dans le nord.

Israël dit avoir frappé 300 cibles du Hezbollah au Liban, Washington veut «vite» la fin de la guerre

L’armée israélienne a annoncé lundi avoir frappé environ 300 cibles du Hezbollah au Liban en 24 heures, après avoir élargi son offensive contre le groupe pro-iranien en visant son système financier, les États-Unis affirmant œuvrer pour mettre fin «au plus vite» à la guerre. Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken doit entamer mardi en Israël une nouvelle tournée au Proche-Orient, pour tenter de relancer les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et contenir l’escalade régionale, alors qu’Israël a juré de riposter à l’attaque de missiles lancée sur son sol par l’Iran le 1er octobre. Au Liban, lundi soir, des frappes près de l’hôpital Hariri, le plus grand établissement public du pays, ont fait au moins quatre morts et 24 blessés dans le sud de Beyrouth, selon le ministère libanais de la Santé. Le ministère avait auparavant fait état de six personnes tuées, dont un enfant, à Baalbeck (est) et de quatre secouristes liés au Hezbollah morts en 24 heures dans le Sud dans des raids israéliens. L’armée israélienne a affirmé avoir visé un bunker de la formation islamiste contenant «des dizaines de millions de dollars» dans le cadre d’une «série de frappes de précision contre les intérêts financiers du Hezbollah». Selon une source sécuritaire libanaise ayant requis l’anonymat, la compagnie aérienne nationale Middle East Airlines a dû rediriger les atterrissages de ses appareils vers une autre piste de l’aéroport de Beyrouth, car la voie principale se situe près du lieu d’une frappe israélienne dans la banlieue sud.