Alors que le milliardaire n’a pas encore déposé ses valises à la Maison-Blanche, le candidat républicain élu a déjà commencé à nommer des fidèles à des postes clés de son futur gouvernement.
Alors que Donald Trump n’a pas encore été investi 47e président des États-Unis, le républicain de 78 ans élu progresse dans la formation de sa future administration. Celui qui s’apprête à, de nouveau, déposer ses valises à la Maison Blanche a déjà nommé des fidèles à des postes clés de son futur gouvernement.
Le milliardaire a, en outre, exigé qu’ils puissent assumer leurs fonctions en évitant un laborieux processus de confirmation au Sénat. Pour cela, il compte utiliser une clause qui permet au président de faire des nominations temporaires lorsque le Sénat n’est pas en session.
Lee Zeldin, à la tête de l’Agence de protection de l’environnement
Donald Trump a nommé Lee Zeldin, un de ses proches, ancien représentant de l’État de New York, pour diriger l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). «Il va s’assurer d’une prise de décisions rapides et justes de déréglementation qui vont permettre de doper la force des entreprises américaines, tout en conservant les plus hautes normes environnementales», a justifié le futur président. Lee Zeldin s’est dit «honoré» de rejoindre le gouvernement.
«Nous allons restaurer la prédominance énergétique des États-Unis, revitaliser notre industrie automobile pour ramener des emplois aux Américains, et faire des États-Unis le leader mondial de l’intelligence artificielle. Ceci en préservant l’accès à une eau et un air propres», a-t-il écrit sur son compte X.
Sous le mandat du démocrate Joe Biden, l’EPA a annoncé de nouvelles normes beaucoup plus strictes pour limiter les émissions de C02 des voitures et des centrales à charbon.
Elise Stefanik, ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU
Elise Stefanik, une représentante de l’État de New York âgée de 40 ans, a été choisie pour le poste d’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies. «Elise est une combattante de l’Amérique d’abord, incroyablement forte, tenace et intelligente», a justifié Donald Trump. Elise Stefanik a confirmé qu’elle acceptait le poste et s’est dite «honorée» dans une déclaration au New York Post.
Élue au Congrès en 2014 à seulement 30 ans, Elise Stefanik s’est d’abord imposée comme une voix modérée. Sa circonscription s’ancrant dans le camp républicain, elle s’est peu à peu affirmée comme pro-Donald Trump. Elle s’est fait connaître sur le plan national par sa défense impétueuse du président lors de sa première procédure en destitution en 2019, puis a refusé de certifier l’élection présidentielle remportée en 2020 par Joe Biden. Si elle a présidé la conférence républicaine de la Chambre des représentants, «elle n’a qu’une expérience limitée de la politique étrangère et de la sécurité nationale», note le New York Times.
Elise Stefanik est une fervente partisane d’Israël. La quarantenaire a joué un rôle important dans les auditions du Congrès qui ont conduit à la démission de plusieurs présidents d’université en raison de leur gestion des troubles sur le campus à la suite de l’attaque du 7-Octobre et à la guerre qui a suivi à Gaza. En décembre 2023, elle avait notamment interrogé – dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux – Claudine Gay, la présidente de l’université Harvard, de façon extrêmement tendue, à propos de slogans pro-Palestiniens entendus sur le campus. Claudine Gay avait par la suite démissionné.
À la mi-octobre, Elise Stefanik a par ailleurs accusé l’ONU de «croupir dans l’antisémitisme». L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Danny Danon, a ainsi félicité Elise Stefanik pour sa nomination. «À l’heure où la haine et les mensonges remplissent les salles de l’ONU, votre clarté morale résolue est plus nécessaire que jamais», a-t-il écrit.
Dans la vie politique américaine, le poste d’ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies sert souvent de tremplin vers des fonctions plus élevées, comme en témoignent les parcours de Madeleine Albright, qui fut ensuite secrétaire d’État sous Bill Clinton, Susan Rice, qui fut conseillère à la Sécurité nationale sous Barack Obama, ou encore George Bush père, qui devint président.
Tom Homan, responsable du contrôle des frontières et de l’immigration
Donald Trump a également confié le dossier brûlant du contrôle de l’immigration aux frontières à Tom Homan, un tenant de la ligne dure. Le poste qu’il occupera est également appelé «tsar des frontières». Le nouveau président a fait cette annonce sur Truth Social : «Je connais Tom depuis longtemps, et personne n’est plus compétent que lui pour surveiller et contrôler nos frontières.»
Tom Homan sera par ailleurs «responsable de toutes les expulsions d’étrangers illégaux vers leur pays d’origine», a précisé Donald Trump. Pour ce faire, l’homme politique a prévenu le mois dernier dans l’émission «60 Minutes »sur la chaine CBS, du retour des descentes de police à grande échelle sur les chantiers afin d’arrêter les travailleurs non autorisés. Un procédé abandonné par l’administration Biden.
Tom Homan avait été nommé directeur par intérim du Service de l’immigration et des douanes en 2017 et possède de l’expérience dans le domaine de l’application des lois sur l’immigration. L’homme de 62 ans a également été policier, agent de la police des frontières des États-Unis et agent spécial de l’ancien Service de l’immigration et de la naturalisation.
Stephen Miller, chef adjoint de la politique
Au poste de chef adjoint de la politique de sa nouvelle administration, Donald Trump a choisi son conseiller de longue date Stephen Miller, lui aussi partisan de la ligne dure en matière d’immigration. «C’est un autre choix fantastique de la part du président», s’est réjoui le vice-président élu, J.D Vance sur X.
Stephen Miller a été le conseiller principal de Trump durant son premier mandat et a joué un rôle central dans bon nombre de ses décisions politiques, «notamment sa décision de séparer des milliers de familles d’immigrants dans le cadre d’un programme de dissuasion en 2018», rappelle Associates Press .
Entre les deux mandats de Trump, Miller a occupé le poste de président d’America First Legal, une organisation d’anciens conseillers de Trump conçue comme une version conservatrice de l’American Civil Liberties Union, une importante association dont la mission est de défendre et préserver les droits et libertés individuelles garanties à chaque personne dans le pays par la Constitution et les lois des États-Unis.
Susie Wiles, secrétaire général de la Maison-Blanche
Le 45e et bientôt 47e président américain a également décidé de nommer une femme, Susie Wiles, pour diriger son cabinet. Une première dans l’histoire du pays. Cette habituée des coulisses est la principale stratège de la campagne de Trump. «Susie est forte, intelligente et créative, et elle est universellement admirée et respectée… C’est un honneur bien mérité que d’avoir Susie comme première femme chef de cabinet dans l’histoire des États-Unis. Je ne doute pas qu’elle sera la fierté de notre pays», a félicité le candidat républicain lors de son discours le jour de l’élection.
Le secrétariat général de la Maison- Blanche est l’une des fonctions clés de la présidence américaine. Il est responsable du bon fonctionnement quotidien du pouvoir exécutif de la plus grande puissance mondiale. Il doit aussi gérer le temps du président. Ce qui implique par conséquent de contrôler ceux qui ont accès à lui, aspect des plus importants auprès de Trump, qui aime s’entourer et consulter des gens variés, et ne s’embarrasse guère des emplois du temps ou du protocole. Le secrétaire général est aussi l’un des plus proches confidents du président, et l’un de ceux qui le côtoient de plus près.