Les documents partagés par Jack Teixeira représentent l’une des plus grandes fuites de documents confidentiels depuis les révélations d’Edward Snowden en 2013.
L’ancien membre de la Garde nationale aérienne américaine qui avait plaidé coupable d’une fuite retentissante de documents secrets a été condamné mardi à 15 ans de prison par un tribunal fédéral, ont annoncé les médias américains. Jack Teixeira, 22 ans, avait été arrêté en 2023 dans la maison de ses parents près de Boston, après plusieurs jours de recherches de la police fédérale (FBI) alertée par une série de fuites de documents classés secret-défense.
Ces documents, partagés sur un groupe de discussion de la plateforme Discord puis diffusés sur d’autres réseaux sociaux, avaient révélé les inquiétudes des services de renseignement américains quant à la viabilité en 2023 d’une contre-offensive ukrainienne. Ils sous-entendaient aussi que les États-Unis collectaient des renseignements sur leurs plus proches partenaires, notamment Israël et la Corée du Sud. L’affaire avait mis Washington dans l’embarras et soulevé des questions sur de possibles failles de sécurité, le jeune militaire disposant d’une habilitation secret-défense lui permettant d’accéder à ces informations sensibles malgré son grade modeste.
Le procès militaire à venir
Il s’agit de l’une des plus grandes fuites de documents confidentiels depuis les révélations d’Edward Snowden en 2013 sur l’espionnage électronique de masse de l’Agence américaine de sécurité nationale (NSA), qui avaient conduit le lanceur d’alerte à quitter les États-Unis et à se réfugier en Russie. Jack Teixeira s’était engagé au sein de la Garde nationale aérienne en septembre 2019 et avait atteint le rang d’engagé première classe, le troisième plus bas de la hiérarchie, en mai 2022. Au sein de la base d’Otis, à Cape Cod, au sud de Boston, il était spécialiste en informatique et communication et travaillait en février 2023 sur des opérations de cyber-défense.
Après son arrestation, Jack Teixeira avait d’abord réfuté les accusations, puis il avait fini par plaider coupable de six charges de «conservation volontaire et transmission d’informations relatives à la défense nationale», lui évitant un procès qui aurait pu lui valoir une condamnation plus lourde. Son avocat, Michael Bachrach, avait assuré qu’il «regrettait énormément ses actes» et qu’il en «(acceptait) l’entière responsabilité». Il n’en a cependant pas terminé avec cette affaire car il sera jugé par une cour martiale, l’armée américaine l’ayant aussi poursuivi devant la justice militaire.