Ce mercredi 20 novembre 2024, les États-Unis ont de nouveau mis leur veto pour empêcher le Conseil de sécurité de l’Onu de voter en faveur d’une résolution pour un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent
à Gaza. Une décision déplorée par les Palestiniens et par la plupart des 14 autres membres du Conseil.
En Syrie, des frappes israéliennes ont fait au moins 36 morts. Ces frappes auraient ciblé une réunion de commandants de groupes iraniens présents à Palmyre.
On fait le point sur les récentes évolutions de la situation au Proche-Orient.
Au moins 36 morts dans des frappes israéliennes en Syrie
Au moins 36 personnes ont été tuées mercredi dans des frappes israéliennes visant la ville millénaire de Palmyre, dans le centre de la Syrie, a indiqué le ministère syrien de la Défense. Ces frappes, qui ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines, sont les plus meurtrières en Syrie depuis que le Hezbollah libanais et Israël sont entrés en conflit ouvert le 23 septembre.
L’ennemi israélien a mené une agression aérienne […] ciblant un certain nombre de bâtiments de la ville de Palmyre, dans le désert syrien, faisant 36 morts, plus de 50 blessés et causant d’importants dégâts matériels
, a déclaré le ministère dans un communiqué.
De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état de frappes israéliennes visant trois zones distinctes à Palmyre
, notamment un dépôt d’armes proche de la zone industrielle, où résident des familles de combattants pro-iraniens.
Selon l’OSDH, une des frappes a visé une réunion de commandants de groupes iraniens présents à Palmyre et dans le désert syrien avec des responsables du mouvement irakien pro-iranien d’Al-Noujaba et du Hezbollah.
L’ONG a donné un bilan de 61 morts parmi lesquels 33 combattants syriens pro-iraniens, 22 combattants non syriens, la plupart des Irakiens d’Al-Noujaba et quatre membres du Hezbollah libanais ainsi qu’au moins 50 blessés.
10 morts dans des frappes au Liban, des dizaines de tués et blessés à Gaza
Mercredi, le ministère libanais de la Santé a fait état de 10 morts dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban.
L’armée libanaise a, elle, annoncé la mort d’un militaire dans une attaque israélienne dans le sud du Liban, portant à 18 le nombre de ses soldats tués depuis le 23 septembre.
Des dizaines de personnes ont également été tuées et blessées dans des frappes israéliennes contre plusieurs maisons de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, ont déclaré jeudi à Reuters les services médicaux. Au total, au moins 17 personnes incluant un bébé et une adolescente ont été tuées dans le territoire palestinien dans de nouveaux raids de l’armée israélienne, a annoncé la Défense civile locale.
De son côté, le Hezbollah a annoncé avoir mené plusieurs attaques dans le nord d’Israël.
Israël annonce la mort de trois soldats
L’armée israélienne a annoncé mercredi la mort de trois soldats, dont un réserviste de 70 ans, tués dans des combats dans le sud du Liban, ce qui porte à 52 le nombre de ses militaires tombés depuis le début de son offensive au sol contre le Hezbollah libanais le 30 septembre.
Après la mort d’un réserviste de 22 ans communiquée dans l’après-midi, l’armée a annoncé tard dans la soirée celles de Zeev Erlich, un réserviste de 70 ans, et d’un autre soldat dont l’identité n’est pas encore publique.
Comme les deux autres, Zeev Erlich est mort dans des combats dans le sud du Liban, a-t-elle précisé dans un communiqué.
Principal organisme représentant les colons de Cisjordanie occupée, le Conseil de Yesha a qualifié Zeev Erlich de pionnier de la recherche en géographie, archéologie et histoire juive de Judée-Samarie
, le nom donné par Israël à la Cisjordanie occupée.
Le septuagénaire vivait à Ofra, une des premières colonies israélienne de cette région.
Cessez-le-feu à Gaza : nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l’Onu
Les États-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l’Onu d’appeler à un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent
à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.
Il n’y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités
, a lancé l’ambassadeur palestinien adjoint à l’Onu Majed Bamya.
Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels
, a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n’était déjà que le strict minimum
.
Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n’était pas le cas.
La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.
C’est une génération entière d’enfants que nous abandonnons à Gaza
, a lancé l’ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu’un message uni et sans équivoque
du Conseil aurait été un premier pas pour permettre à ces enfants d’avoir un avenir
.
En protégeant les autorités israéliennes, les États-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l’humanité
, a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.