Alors que régime syrien a perdu la ville d’Alep, le président Bachar el-Assad cherche le soutien de ses alliés.
Le président syrien cherche à obtenir le soutien de ses alliés, après avoir perdu le contrôle d’Alep, lors d’une offensive rebelle qui aurait fait plus de 400 morts. De leur côté, les les forces kurdes veulent évacuer leurs civils de la région d’Alep. Le Figaro fait le point sur la situation au Proche-Orient ce lundi 2 décembre.
Le Kremlin soutient Bachar al-Assad et veut l’aider à stabiliser la situation
La Russie «continue de soutenir» le président syrien Bachar al-Assad et veut l’aider à «stabiliser la situation», après que des groupes rebelles ont infligé un coup dur à son régime, en prenant le contrôle d’Alep, la deuxième ville du pays, a assuré lundi le Kremlin.
«Nous continuons bien sûr de soutenir Bachar al-Assad», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, précisant que la Russie allait formuler sa position «sur ce qui est nécessaire de faire pour stabiliser la
Bachar el-Assad cherche le soutien de ses alliés
Le président syrien Bachar el-Assad a cherché dimanche à obtenir le soutien de ses alliés après avoir perdu le controle d’Alep, la deuxième ville de Syrie, lors d’une offensive rebelle qui a fait plus de 410 morts selon une ONG. C’est la première fois depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 que le pouvoir, un allié de l’Iran et de la Russie, perd totalement le contrôle de cette ville septentrionale, un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par des islamistes.
Recevant à Damas le chef de la diplomatie d’Iran, Abbas Araghchi, Assad a souligné «l’importance du soutien des alliés et des amis pour faire face aux attaques des terroristes appuyées par l’étranger et mettre leurs plans en échec». Il a plus tôt menacé de recourir à la «force pour briser les terroristes».
La Russie a dit que ses forces aériennes aidaient l’armée syrienne à «repousser» les rebelles dans les provinces d’Idleb (nord-ouest), de Hama (centre) et d’Alep (nord), alors que l’Iran a réitéré son soutien «ferme» au régime Assad.
La Chine annonce soutenir le régime syrien dans «ses efforts pour préserver la stabilité»
La Chine soutient le régime syrien dans «ses efforts pour maintenir la sécurité nationale et la stabilité», a affirmé lundi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian.
La Chine, en tant que pays «ami de la Syrie», est prête à «contribuer positivement pour empêcher la détérioration de la situation», a indiqué le porte-parole lors d’une conférence de presse régulière, alors que le régime de Bachar al-Assad a perdu le contrôle de la ville d’Alep.
L’Iran va maintenir en Syrie des «conseillers militaires»
L’Iran compte maintenir ses «conseillers militaires» en Syrie pour soutenir le gouvernement syrien face à une offensive lancée depuis mercredi par des groupes rebelles contre le pays allié de la République islamique, a annoncé lundi la diplomatie iranienne.
«La présence de conseillers iraniens en Syrie n’est pas une nouveauté, elle existait dans le passé et se poursuivra à l’avenir, avec assurément (…) la volonté du gouvernement syrien», a annoncé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, lors de sa conférence hebdomadaire. Le porte-parole n’a pas précisé si l’Iran allait accroître ou non ses effectifs en Syrie.
Araghchi à Ankara
Après Damas, le ministrie iranien des Affaires étrangère Abbas Araghchi est arrivé dimanche soir à Ankara où il doit rencontrer lundi son homologue turc Hakan Fidan avant un entretien avec le président Recep Tayyip Erdogan, selon des responsables.
En 2015 et avec l’appui militaire crucial de la Russie et de l’Iran, le régime Assad avait lancé une contre-offensive qui lui avait permis de reprendre progressivement le contrôle d’une grande partie du pays et en 2016 de la totalité de la ville d’Alep, poumon économique de la Syrie d’avant-guerre.
Les violences, les premières de cette ampleur depuis 2020, font craindre une reprise des hostilités à grande échelle dans un pays morcelé en plusieurs zones d’influence, où les belligérants sont soutenus par différentes puissances régionales et internationales.
Mercredi, le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et des factions rebelles alliées, certaines appuyées par la Turquie, ont lancé une offensive contre les forces gouvernementales, prenant des dizaines de localités dans les provinces d’Alep, d’Idleb et de Hama, plus au sud, et s’emparant samedi de la majeure partie de la ville d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Des frappes russes sur Alep
Le HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, et les rebelles, «contrôlent la ville d’Alep, à l’exception des quartiers aux mains des forces kurdes. Pour la première fois depuis 2011, Alep est hors du contrôle du régime», a dit Rami Abdel Rahmane, chef de l’OSDH. Selon cette ONG qui s’appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, au moins 412 personnes ont été tuées depuis mercredi: 214 rebelles, 137 membres des forces progouvernementales et 61 civils.
«À moins qu’il ne lance une contre-offensive bientôt ou que la Russie et l’Iran n’envoient beaucoup plus de soutien, je ne pense pas que le gouvernement pourra reprendre la ville», a dit à l’AFP Aron Lund, du centre de réflexion Century International. L’armée a confirmé samedi la présence de combattants antigouvernementaux dans de «larges parties» de la ville. Et dimanche, des avions russes et syriens ont mené des frappes à Alep, faisant 12 morts, des appareils russes ayant également bombardé la ville d’Idleb, tuant huit personnes, d’après l’OSDH.
Selon l’agence officielle syrienne Sana, des avions russes et syriens ont ciblé «un rassemblement de commandants d’organisations terroristes» dans la province d’Alep, tuant «des dizaines de personnes», et détruit un convoi de véhicules transportant des armes dans l’est de la province d’Idleb. Rome a indiqué que «le Collège franciscain Terra Sancta d’Alep a été touché par une attaque russe qui a causé de graves dégâts».
Les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé dimanche à la «désescalade» en Syrie, ajoutant que l’«escalade» du conflit soulignait «la nécessité urgente» d’une «solution politique».
Syrie : 11 civils tués dans des raids syriens et russes sur le nord-ouest (OSDH)
Au moins 11 civils dont cinq enfants ont été tués lundi et des dizaines blessés dans des frappes de l’aviation russe et syrienne sur des secteurs de la région d’Idleb, contrôlés par les rebelles, dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué une ONG.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), «des avions russes et syriens ont mené simultanément des raids sur la ville d’Idleb, sur un camp de déplacés plus au nord et sur d’autres régions» de la province du même nom, après une offensive lancée par les rebelles qui ont pris notamment le contrôle de la majeure partie d’Alep, la deuxième ville de Syrie.
La Turquie annonce la mort d’un responsable kurde dans le nord de la Syrie
Les services de renseignements turcs (MIT) ont annoncé la mort d’un responsable du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme terroriste par Ankara, dans la région de Tal Rifaat, en Syrie, rapporte lundi l’agence de presse étatique Anadolu.
«Le MIT a neutralisé Yasar Çekik, l’un des dirigeants du PKK/YPG, qui figure dans la catégorie rouge sur la liste des personnes recherchées pour terrorisme, dans la région de Tal Rifaat en Syrie», à 18 km à vol d’oiseau de la frontière turque, a annoncé Anadolu. Yasar Çekik était selon Ankara un important responsable local du PKK et des YPG, les Unités de protection du peuple considérées comme une émanation du PKK par la Turquie.
Il était considéré comme le cerveau de plusieurs attaques meurtrières contre les forces de sécurité turques sur le sol turc. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, des groupes rebelles pro-turcs ont pris dimanche aux forces kurdes hostiles à Ankara le contrôle de la ville de Tal Rifaat.
Cette localité clé est située en lisière de la bande de terre occupée par la Turquie dans le nord de la Syrie au nom de sa lutte contre les groupes armés kurdes.
Les forces kurdes veulent évacuer leurs civils de la région d’Alep
Les forces Kurdes ont annoncé lundi œuvrer pour évacuer des civils kurdes de plusieurs secteurs de la province d’Alep après l’offensive rebelle et la prise par des groupes proturcs d’une ville où vivent des dizaines de milliers de Kurdes.
«Nous coordonnons activement avec toutes les parties concernées en Syrie pour assurer la sécurité de notre peuple et faciliter son transfert en toute sécurité de la région de Tal Rifaat (…) vers nos zones sûres dans le nord du pays», a déclaré Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes (FDS).