Le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Fatah, parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, se sont mis d’accord sur la formation d’un comité chargé d’administrer la bande de Gaza après la guerre.
À l’issue de discussions au Caire sous l’égide des autorités égyptiennes, les frères ennemis palestiniens, le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Fatah, parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, ont approuvé ce mardi un projet d’accord sur la formation d’un comité chargé d’administrer la bande de Gaza après la guerre. Projet qui doit encore être validé par un décret présidentiel de Mahmoud Abbas, selon un membre de l’équipe de négociations du Hamas et un autre du Fatah.
Selon le texte, le comité – composé de dix à quinze personnalités non affiliées à l’un ou l’autre mouvement- aurait autorité sur toutes les affaires relatives à l’aide humanitaire. les affaires relatives à l’aide humanitaire, l’éducation, la santé, l’économie et la reconstruction, en coordination avec le gouvernement de l’Autorité palestinienne à Ramallah. Le comité serait également chargé d’administrer la partie palestinienne du point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Égypte, seule porte du petit territoire sur un pays autre qu’Israël.
L’annonce de l’accord survient sur fond d’un renouveau d’initiative diplomatique pour mettre un terme à la guerre entre le Hamas et Israël ayant dévasté la bande de Gaza, en proie, selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, à une situation « apocalyptique ».
Ces efforts, sous l’égide des États-Unis, en coordination avec le Qatar, l’Égypte et la Turquie, selon Washington, se déroulent dans la foulée de l’entrée en vigueur d’une trêve fragile au Liban entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas. Alors que le gouvernement du président américain Joe Biden doit passer la main en janvier à Donald Trump, les Palestiniens sont soumis à une pression intense des États-Unis pour garantir que le Hamas ne jouera aucun rôle à Gaza une fois la guerre achevée. Le mouvement islamiste a fait savoir au cours des derniers mois qu’il ne tenait pas à administrer les affaires courantes dans la bande de Gaza une fois la guerre terminée.
Israël ne veut pas voir l’Autorité palestinienne jouer un rôle
Le gouvernement du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, un des plus à droite de l’histoire d’Israël, a fait de la destruction du Hamas à Gaza un de ses buts de guerre mais a également signifié à maintes reprises sa ferme opposition à voir l’Autorité palestinienne jouer le moindre rôle dans la bande de Gaza après la guerre.
La délégation du Fatah au Caire, menée par Azzam al-Ahmad, membre du Comité central du parti, doit maintenant rentrer à Ramallah dans la journée en vue d’obtenir l’accord final de Mahmoud Abbas.,
La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas ayant entraîné la mort de 1 208 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages tués ou morts en captivité. La campagne militaire de représailles israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44 466 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.