Le parquet a formulé ses réquisitions et requis des peines de prison allant de trois à huit ans ce mercredi 4 décembre au sixième jour du procès Pogba. Trois ans de prison, dont un an ferme, sont notamment demandés contre Mathias, le frère de Paul.
Pendant presque trois heures, les deux procureures se sont relayées pour formuler les réquisitions du parquet ce mercredi 4 décembre au sixième jour du procès Pogba. Elles ont expliqué, point par point, pourquoi les six prévenus sont coupables d’avoir tenté, par différents moyens, d’extorquer la somme de 13 millions d’euros au footballeur français Paul Pogba en 2022. Le 19 mars, ce dernier avait été séquestré lors d’une réunion « minutieusement préparée » dans un appartement de Montévrain (Seine-et-Marne).
De trois à huit ans de prison
Pour le parquet, chacun des cinq mis en examen (Mathias n’est pas concerné puisqu’il apparaît dans le dossier plus tard) avait son « rôle à jouer » ce soir-là. Un « rôle » plus ou moins central qui a guidé les réquisitions et les peines demandées, jusqu’à huit ans de prison avec un maintien en détention pour Roushdane, le « grand du quartier » au lourd passé judiciaire, soupçonné par la justice d’être le cerveau de ce braquage et celui qui a recruté les hommes armés.
Pour les autres, les « amis d’enfance », Machikour, « celui qui garde les clés de l’appartement », Boubacar, « celui qui est chargé de capter Paul », Mamadou, « celui qui doit retranscrire les consignes » et Adama « l’animateur », le ministère public a demandé des peines de cinq ans de prison, assorti d’un sursis respectif de trois ans, deux ans, 18 mois et un an. Un mandat de dépôt immédiat est réclamé contre Adama, qui ne présente pas des « garanties suffisantes » de représentation.
Concernat Mathias Pogba, qui n’a appris la nuit cauchemardesque vécue par son frère que le 13 juillet, le parquet estime qu’il s’est rendu coupable d’avoir exercé de nombreuses pressions sur l’ex-international français, sa famille et ses relations professionnelles en vue d’obtenir le paiement de la somme. Trois ans de prison, dont deux assortis d’un sursis simple, sont requis à son encontre. Le reste de la peine requise pourra être aménagé.
Les prévenus sont jugés depuis le 26 novembre notamment pour extorsion, tentative d’extorsion, participation à une association de malfaiteurs délictuelle et séquestration. Le chef d’enlèvement n’a pas été retenu à l’issue du procès, les magistrates soulignant le manque d’éléments pour caractériser le délit.