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L’Italie rejoint la France pour s’opposer à l’accord de libre-échange avec le Mercosur

Italy nêu ưu tiên trong nhiệm kỳ chủ tịch G7

L’opposition de l’Italie au traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur intervient alors que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est à Montevideo pour faire avancer accord en discussions depuis plus de 20 ans.

Après la France et la Pologne, c’est au tour de l’Italie de rejeter en l’état  l’accord de libre -échange entre l’UE et le Mercosur. « Le gouvernement italien estime que les conditions ne sont pas réunies pour souscrire au texte actuel », affirment des sources gouvernementales. Rome estime que « la signature peut avoir lieu seulement à condition que des protections adéquates et des compensations en cas de déséquilibres pour le secteur agricole » soient mises en place. « En premier lieu, il faut garantir que les normes européennes sur les contrôles vétérinaires et phytosanitaires soient pleinement respectées et, plus généralement, que les produits entrant sur le marché intérieur respectent pleinement nos standards de protection des consommateurs et de contrôles de qualité ».

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Selon les sources gouvernementales italiennes, Rome entend exiger pour arriver à un accord « un engagement ferme de la Commission à surveiller constamment le risque de perturbations sur le marché et, dans un tel cas, à activer un système rapide et efficace de compensation ». « Un éventuel feu vert italien à la signature de l’accord par l’UE reste donc conditionné à la prévision de mesures concrètes et efficaces pour prendre en compte les inquiétudes du secteur agricole européen », conclut Rome.

Cette prise de position intervient alors que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est attendue au sommet des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) qui s’est ouvert jeudi à Montevideo pour faire avancer l’accord de libre-échange avec l’UE, en discussions depuis plus de 20 ans.

Un marché de 700 millions de consommateurs

Sous l’influence du Brésil côté sud-américain, de l’Allemagne et de l’Espagne côté européen, les deux blocs souhaitent finaliser les discussions avant l’arrivée en janvier de Donald Trump à la Maison Blanche et ses menaces d’augmentation des droits de douane tous azimuts. « Nous sommes parvenus à un texte d’accord commun », ne manquent que des « détails minimes », a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères uruguayen, Omar Paganini, après une rencontre avec le nouveau commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic. Il dit espérer que la « bonne nouvelle » d’un accord pourra être annoncée vendredi à l’issue de la réunion des chefs d’État.

De son côté, Ursula von der Leven avait dit sur X que « la ligne d’arrivée de l’accord UE-Mercosur est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la », a-t-elle expliqué avec les présidents Luiz Inacio Lula da Silva, Javier Milei, Luis Lacalle Pou et Santiago Peña. Le projet de traité vise à supprimer la majorité des droits de douane entre l’Union européenne et le Mercosur afin de créer un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs. Il s’agirait du « plus grand partenariat commercial et d’investissement jamais vu. Les deux régions en tireront profit », a ajouté Ursula von der Leyen.

Si en vertu des traités européens, la Commission est seule négociatrice des accords commerciaux au nom des Vingt-Sept, tout texte signé avec les pays du Mercosur doit encore obtenir sa ratification en gagnant l’approbation d’au moins 15 États membres représentant 65 % de la population de l’UE, puis en réunissant une majorité au Parlement européen.

La France demande une « force européenne de contrôle sanitaire et agricole Emmanuel Macron dans un appel téléphonique, jeudi matin, a « redit » à Ursula von der Leyen que le projet d’accord commercial était « inacceptable en l’état ». « Nous continuerons de défendre sans relâche notre souveraineté agricole », a ajouté la présidence française sur X.

De son côté, le Premier ministre polonais Donald Tusk a affirmé fin novembre qu’il n’accepterait pas le projet « sous cette forme ». Au-delà de ce trio déclaré, l’Autriche ou les Pays-Bas ont aussi déjà exprimé des réticences. De son côté, la Belgique fait aussi face à des manifestations d’agriculteurs dans le pays contre cet accord.

Pour l’heure, la Pologne, Paris et maintenant l’Italie qui y sont opposés semblent pouvoir réunir cette minorité de blocage pour empêcher cette ratification.