À 24 ans, Vinicius Junior a été désigné meilleur joueur Fifa de l’année. La star brésilienne du Real Madrid n’a pas eu le Ballon d’or, mais son talent et sa remarquable saison ont néanmoins été récompensés, ce mardi 17 décembre. Depuis son enfance, son parcours a toujours été semé d’embûches pour celui qui a grandi dans les favelas de Rio de Janeiro. Sans jamais rien lâcher.
Sans surprise. Le Brésilien du Real Madrid Vinicius Jr a été désigné meilleur joueur Fifa de 2024, ce mardi 17 décembre, lors de la cérémonie « The Best » organisée à Doha au Qatar.
Vinicius venge donc l’affront ressenti par le Real Madrid qui avait annulé sa venue à la cérémonie du Ballon d’or fin octobre à Paris pour protester contre la victoire du milieu de terrain espagnol de Manchester City, Rodri. Le Ballon d’or lui semblait promis. Il lui avait échappé. Cela résume finalement assez bien la trajectoire de Vinicius Junior pour qui rien n’a jamais été tout tracé dans la vie.
Il a grandi dans la pauvreté
Vinicius Junior n’est pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Le parcours de la star brésilienne n’était pas cousu de fil blanc. Il a grandi dans les favelas de Rio de Janeiro et à l’exception de son indéfectible amour pour le ballon rond, rien ne le prédestinait à une aussi brillante carrière de footballeur le menant jusqu’aux ors de la prestigieuse maison blanche du Real Madrid, auréolée de ses 36 titres de champion d’Espagne, 15 Ligues des champions et cinq coupes du monde des clubs. Il était pressenti pour devenir le nouveau Ballon d’or. Mais il devra finalement encore patienter pour décrocher ce graal individuel pour un footballeur dont le parcours a toujours été semé d’embûches. Néanmoins, la Fifa a récompensé sa remarquable saison 2024.
Vinícius José Paixaõ de Oliveira Júnior, de son vrai nom, a très tôt dû jongler avec les coups du sort et multiplier les dribbles chaloupés pour éviter les chausse-trappes de la vie d’un gamin né le 12 juillet 2000 dans le quartier défavorisé de Porto do Rosauna, à São Gonçalo, dans la banlieue de Rio de Janeiro.
El Mundo écrit que le gamin était, malgré tout, bien entouré par sa famille modeste, mais aimante et soudée. Ses parents, Fernanda et Vinícius Senior, ont tout mis en œuvre pour soutenir leur fils malgré des moyens limités. Son père gagnait sa vie en réparant des ordinateurs et sa mère travaillait pour le club de football dans lequel il brillait déjà…
Un exemple de persévérance
Car dès l’enfance, il développe un talent singulier pour le football, attirant l’attention dès l’âge de cinq ans, lorsqu’il rejoint une école de Flamengo, l’un des clubs les plus prestigieux du Brésil. « Il n’aimait que le ballon. Il s’est toujours démarqué des autres garçons. Il avait une capacité technique bien supérieure et était très dévoué, engagé et travailleur », a déclaré à son sujet Cacau, son premier entraîneur, retrouvé par le journal espagnol.
Ce talent, allié à une détermination sans faille, propulse Vinicius dans le monde professionnel alors qu’il n’a pas encore 18 ans. Après des débuts flamboyants avec Flamengo, le Real Madrid le recrute, une opportunité qui l’amène à quitter son Brésil natal pour s’installer en Espagne avec sa famille. Ce transfert marque le début d’une nouvelle vie, loin des rues de São Gonçalo, mais également loin des racines de son enfance.
Aujourd’hui, son cercle familial reste l’un des piliers forts sur lequel il aime se reposer. Aujourd’hui, toute la famille vit dans leur manoir à la périphérie de Madrid et c’est leur tante Vanessa qui se charge de cuisiner des plats typiques brésiliens pour tous.
Et à l’écouter, « Vini » puise toute son énergie et sa force dans sa foi. Très croyant, il revendique son attachement à l’Église évangélique. Chrétien convaincu, il répète inlassablement que « Dieu va l’honorer » dans chaque défi qui se présente à lui.
Sa trajectoire est un exemple de persévérance. D’autant que depuis son arrivée en Espagne, le Brésilien est régulièrement confronté à des insultes à caractère raciste. Cependant, il n’a cessé de se battre pour faire cesser le racisme dans les stades, mais pas seulement n’hésitant jamais à s’engager dans ce combat. Soutenu par ses coéquipiers, son club et ses fans, Vinicius continue de briller et de répondre aux insultes par des performances remarquables sur le terrain. Pourtant sportivement, rien ne fut simple non plus pour lui. Il est longtemps resté dans l’ombre de Cristiano Ronaldo d’abord puis de Karim Benzema avant de progresser et s’imposer aujourd’hui comme la star du club merengue malgré la récente arrivée de Jude Bellingham et de Kylian Mbappé.
Considéré comme résilient, Vinícius Júnior, enfant des favelas devenu l’un des talents les plus prometteurs du football mondial, poursuit son ascension, bien décidé à ne pas laisser la haine entacher son destin d’exception. Samedi 26 octobre, bien que le Real Madrid ait été sèchement battu par le grand rival du FC Barcelone dans le Clasico (4-0), il n’a pas hésité à défendre les joueurs du club catalan victimes d’injures racistes de la part de certains fans des Merengues. Pour lui, rien n’excusera jamais le racisme. Le football doit rester un jeu qui, intelligemment pratiqué, peut permettre de partir du bon pied. Et un jour peut-être, décrocher le Ballon d’or qu’on lui a tant promis…