Des hommes armés tentaient d’empêcher l’arrestation d’un responsable de l’ancien pouvoir de Bachar el-Assad lié à la prison de Saidnaya, «abattoir humain» du régime déchu, rapporte l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme.
Quatorze membres des forces de sécurité ont été tués mercredi 25 décembre en Syrie, selon le ministère de l’Intérieur, dans des combats avec des hommes armés qui tentaient d’empêcher l’arrestation d’un responsable de l’ancien pouvoir de Bachar Al-Assad lié à la prison de Saidnava, selon l’OSDH qui a pour sa part dénombré 17 morts au total.
«Quatorze membres du ministère de l’Intérieur ont été tués et 10 autres blessés après (…) une embuscade fourbe tendue par les anciens du régime criminel» dans la province de Tartous (ouest) «alors qu’ils accomplissaient leurs tâches de maintien de la sécurité et de la sûreté», a écrit le nouveau ministre de l’intérieur Mohammed Abdel Rahman, dans un communiqué.
«Un des responsables des crimes de Saidnaya»
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a lui fait état de 17 morts dans des accrochages entre hommes armés et forces de sécurité qui tentaient d’arrêter à Tartous un officier du pouvoir, accusé d’être «un des responsables des crimes à la prison de Saidnaya» près de Damas.
Quatorze membres des services de sécurité ont été tués ainsi que «trois hommes armés», après que les forces de sécurité ont tenté d’arrêter un responsable du pouvoir de l’ex-président Bachar el-Assad, à Khirbet al-Ma’zah (ouest), a indiqué l’OSDH.
L’ONG a fait savoir que l’homme recherché, un ex-directeur de la justice militaire identifié comme Mohammed Kanjo Hassan, était accusé d’être «un des responsables des crimes à la prison de Saidnaya (près de Damas)», tristement célèbre pour ses conditions inhumaines et son rôle central dans la répression violente exercée par le clan Assad. L’ex-officier avait «prononcé des condamnations à mort et des jugements arbitraires à l’encontre de milliers de prisonniers», a ajouté l’OSDH.
«Abattoir humain»
Les affrontements ont éclaté après que des «habitants ont refusé que leurs maisons soient fouillées», a indiqué l’OSDH, ajoutant que «des dizaines de personnes» avaient été arrêtées.
Le frère de l’officier et des hommes armés ont fait barrage aux forces de sécurité et «leur ont tendu une embuscade près du village et ont pris pour cible l’un des véhicules de patrouille», selon l’OSDH.
La prison de Saidnaya, située au nord de Damas, est devenue le symbole de la répression exercée par le clan Assad sur la population syrienne, en particulier depuis que la guerre civile a éclaté en 2011. Des milliers de détenus entassés dans cette prison qu’Amnesty International a qualifiée d’«abattoir humain» ont été libérés par les rebelles syriens qui se sont emparés du pouvoir à Damas le 8 décembre.